Pierre Beaudoin 10 fois mieux payé que ses concurrents directs
Le PLQ vote contre une motion demandant l’annulation de la hausse de rémunération
Le président du conseil d’administration de Bombardier, Pierre Beaudoin, bénéficie d’une rémunération 10 fois plus importante que ses compétiteurs directs.
Celui-ci recevra une compensation totale de 3,8 millions $ pour 2016, après avoir renoncé la semaine dernière à une hausse qui aurait porté sa rémunération à 5,2 millions $.
Hier, le chef de la CAQ, François Legault, a souligné en chambre que le président du CA d’airbus reçoit 240 000 euros annuellement (environ 343 000 $ CA). Chez Boeing, son homologue s’est vu accorder 326 000 $ US l’an dernier.
Mais le premier ministre assure que la rémunération de Pierre Beaudoin est dans la norme. «Ce qu’on m’a dit, et ce qu’on nous assure, c’est que la rémunération des dirigeants de Bombardier est à la médiane du secteur: 50 % font plus, 50 % font moins», a répondu Philippe Couillard.
PAS D’INGÉRENCE
Philippe Couillard refuse toutefois de commenter directement la rémunération de Pierre Beaudoin, estimant que le gouvernement ne devrait pas se mêler de la gestion de l’entreprise.
«C’est absurde. Quand on a investi 1,3 milliard $ dans une entreprise, on a le devoir de s’impliquer dans les décisions importantes et on a le devoir d’intervenir dans la rémunération des hauts dirigeants», a répliqué François Legault en point de presse.
Un porte-parole de Bombardier précise toutefois que Pierre Beaudoin est «président exécutif» du CA de l’entreprise, ce qui l’amène à participer à de nombreuses réunions et à rencontrer des clients.
«L’année dernière, il a été en voyage comme représentant de Bombardier pour 100 jours dans l’année», affirme Simon Letendre.
MOTION DU PARTI QUÉBÉCOIS
En fin d’après-midi, les élus ont débattu de la motion du Parti québécois demandant «aux dirigeants de Bombardier de renoncer à la hausse de leur rémunération pour 2016».
Le gouvernement libéral a battu la motion à 61 voix, contre 43 pour les élus de l’opposition.
La ministre de l’économie explique que le gouvernement a voulu ainsi protéger les emplois chez Bombardier. «Aujourd’hui, quand François Legault et Jean-françois Lisée se sont levés, ils se sont levés contre les travailleurs», estime Dominique Anglade.