Le Journal de Quebec

L’itinérance à Moi&cie

La série documentai­re Face à la rue en bouleverse­ra plus d’un

- MARC-ANDRÉ LEMIEUX

Moi&cie diffusera ce printemps Face à la rue, une bouleversa­nte série documentai­re sur l’itinérance à Montréal.

Après avoir visionné en primeur les deux premiers épisodes du docu-réalité piloté par Jean-marie Lapointe, nous pouvons affirmer avec certitude que certaines des histoires présentées à l’écran vous arracheron­t le coeur.

Le portrait de Jonathan, un toxicomane de 33 ans rencontré par hasard devant l’accueil Bonneau, restera assurément gravé dans votre mémoire. Surnommé le «Joker», cet ex-détenu a été trimbalé de famille d’accueil en famille d’accueil durant des années. Il connaît l’enfer depuis plus d’une décennie, mais aujourd’hui, il sourit parce qu’après cinq ans de silence, il verra enfin son père. Captées avec finesse par Maude Sabbagh ( Obèse: changer vie), leurs retrouvail­les remueront même les moins sensibles, particuliè­rement quand Jonathan, la tête collée contre son père comme le ferait un enfant de huit ans, avouera — à travers les larmes — qu’il n’a pas encore trouvé la recette pour s’en sortir.

L’histoire de Vincent, un jeune homme issu d’une «bonne famille» qui effectue un retour aux études après des années de drogue et d’itinérance marquera aussi votre esprit, tout comme celle de Véronique, une mère de 50 ans qui a perdu son logement après un burn-out suivi d’une dépression.

FAIRE TOMBER LES PRÉJUGÉS

C’est pour «faire tomber les préjugés sur l’itinérance» que Jean-marie Lapointe a conçu Face à la rue avec Lyne Denault, l’ex-directrice des programmes de Canal Vie. Moins d’un mois avant la diffusion du premier épisode, l’acteur croit avoir atteint son objectif. «On n’est pas des travailleu­rs de rue, mais on sait qu’avec une caméra, on peut mettre en lumière la réalité des itinérants, déclare-t-il au Journal. On peut montrer comment ils ont tout perdu, souvent à cause de troubles de santé mentale, etc. Et une fois qu’on connaît leur histoire, on ne peut plus les juger.» «Le regard des gens devrait s’adoucir», ajoute Maude Sabbagh, qui a libéré son horaire pour réaliser la série. Les tournages se termineron­t d’ailleurs dans quelques semaines.

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Jean-marie Lapointe

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