DES MÉDECINS CUBAINS VEULENT NOUS SOIGNER
Des médecins du pays font une tournée pour convaincre les Québécois de se faire soigner chez eux
Des médecins cubains sont au Québec pour convaincre les Québécois exaspérés par les délais d’attente dans le système de santé d’aller se faire soigner chez eux.
Le médecin cubain Osvaldo Hector Ardisana et ses collègues se promèneront dans plusieurs villes de la province afin de vanter les soins de santé dans leur pays. Ils promettent des coûts raisonnables et des délais d’attente très courts pour des chirurgies qui prennent souvent plusieurs mois, voire des années au Québec.
Par exemple, pour une arthroplastie du genou, le délai d’attente est de six mois dans la province alors que la même opération peut se faire sans aucun délai à Cuba.
«On ne travaille pas dans une usine, chaque patient est différent. Pour nous, il n’y a pas de maladie, il n’y a que des malades», a imagé Osvaldo Hector Ardisana, le médecin et coordonnateur médical qui fait le pont entre Québec et Cuba.
M. Ardisana ne veut pas se prononcer sur le système de santé ici, mais il prétend que de nombreux malades se rendent à Cuba parce qu’ils ont perdu leur qualité de vie ici et qu’ils trouvent les délais trop longs.
Autre exemple: une chirurgie bariatrique peut mettre deux à quatre ans à se réaliser dans le réseau public québécois ou coûter 20 000 $ au privé. Elle revient à 10 000 $ à Cuba.
DES MILLIERS DE PATIENTS
Depuis 10 ans, 7200 patients se sont rendus à Cuba pour recevoir des services indisponibles au Québec ou à risque trop élevé selon les spécialistes d’ici.
Les soins en ophtalmologie, en oncologie et en orthopédie sont des traitements en forte demande. Le président de Service Santé International, André Leclerc s’explique mal pourquoi une opération du dos peut paraître simple à Cuba et quasi inaccessible ici.
«C’est une question qu’on se pose régulièrement. Il y a plusieurs facteurs, je pense. Ce type de chirurgie demeure très cher. Peut-être que nous avons moins les moyens ici, au Québec», a-t-il mentionné. Cela dit, il ne croit pas que le manque de compétence soit la raison principale.
GARANTIE
Steve Fraser s’est fait opérer à deux reprises à Cuba à la suite d’entorses lombaires à répétition. Au Québec, deux médecins lui avaient mentionné que ce type d’opération était loin d’être garanti et qu’il y avait environ 50 % de chances de réussite. Il a alors communiqué avec l’agence de liaison Services Santé International, puis a décidé de se rendre à Cuba.
Après s’être soumis à une résonance magnétique et à des radiographies, on lui a annoncé qu’il pouvait se faire opérer sans problème et que le taux de réussite était de 93 % à 97 %.
«J’avais peur, j’ai pleuré tout le long de chez moi à l’aéroport, j’ai failli virer de bord avant l’embarquement», s’est rappelé M. Fraser. Quand il est arrivé là-bas, l’accueil chaleureux, le personnel, l’implication du patient dans les discussions, le côté humain et la propreté des lieux l’ont immédiatement rassuré. Il n’a jamais regretté son choix.