Le Journal de Quebec

Des cow-boys qui n’ont pas froid aux yeux

Les monteurs de taureaux de la PBR risquent leur vie semaine après semaine pour la gagner

- Kevin Dubé l KDUBEJDQ kevin.dube@quebecorme­dia.com 418.683.1573 2395

SIOUX FALLS, Dakota du Sud | Dans l’aréna, une forte odeur de fumier nous rappelle que ce n’est pas un match de hockey qui nous attend. La terre a pris la place de la surface glacée et même si certains athlètes portent un casque protecteur, ils n’ont aucune intention de chausser des patins dans le but de batailler pour les fameux «deux points». En fait, ils s’apprêtent plutôt à affronter un taureau, nourri et entraîné pour devenir une vraie machine de guerre, et la seule et unique mission de ces casse-cous à chapeau est de survivre sur le dos de l’un d’entre eux pendant huit secondes. Bienvenue dans l’univers des Profession­nal Bull Riders!

Créée en 1992 par une vingtaine de cow-boys désirant créer une ligue entièremen­t dédiée à l’épreuve reine des rodéos, la PBR connaît une croissance monstre chez nos voisins du Sud.

Le magazine Forbes en a récemment parlé comme de l’une des organisati­ons sportives et de divertisse­ment les plus en vue aux ÉtatsUnis. Cette année, 13 des 26 événements de la série Built Ford Tough – la meilleure au monde – ont battu des records d’assistance et les cotes d’écoute de leurs événements ont grimpé de 20 % au réseau CBS.

ILS RISQUENT LEUR VIE

La PBR s’est approprié un créneau qui touche autant le divertisse­ment que le sport. Les 20 fondateurs avaient mis 1000 $ chacun au départ afin de créer l’organisati­on. En 2015, la PBR a été vendue pour plus de 100 M$ à WME-ING.

Mais outre la pyrotechni­e, l’animation constante et les jeunes demoiselle­s vêtues de leurs tenues légères tout droit sorties de la collection printemps-été, des hommes risquent leur vie semaine après semaine en se mesurant aux meilleurs taureaux de la planète.

Car ces derniers ont franchi les étapes, au même titre que les monteurs.

COMMOTION ET FRACTURE

Si la série Built Ford Tough reste la meilleure d’entre toutes, il existe plusieurs autres divisions dans le monde. Les États-unis, le Brésil, l’australie et le Canada accueillen­t notamment une division de la PBR. Québec reçoit d’ailleurs la première étape les 2 et 3 juin.

Autant les monteurs que les propriétai­res de taureaux qui en font partie veulent monter les échelons pour pouvoir faire un jour leur en-

trée dans la série Built Ford Tough. Et tout ça, au risque de leur vie. Il n’y a effectivem­ent rien de sécuritair­e. Le slogan «Le sport le plus dur sur Terre» de la PBR prend donc tout son sens. Rien qu’au cours des deux jours que nous avons passés à Sioux Falls la semaine dernière, un monteur est sorti sur une civière après une solide commotion, tandis qu’un autre a terminé sa chute avec une double fracture du tibia après que sa jambe est restée coincée sous la sangle entourant le taureau.

«Nous savons que c’est un sport dangereux et il y a toujours une petite nervosité avant de monter. Par contre, tous les sports comportent un certain niveau de danger», a mentionné le seul monteur canadien actuelleme­nt classé parmi les 35 premiers de la série Built Ford Tough, Dakota Buttar.

Si le sport a tout d’abord été dominé par les Américains, les Brésiliens sont actuelleme­nt en train de prendre le contrôle de la discipline. Quatre des sept derniers champions du monde de la discipline viennent du Brésil.

« NOUS SAVONS QUE C’EST UN SPORT DANGEREUX ET IL Y A TOUJOURS UNE PETITE NERVOSITÉ AVANT DE MONTER. PAR CONTRE, TOUS LES SPORTS COMPORTENT UN CERTAIN NIVEAU DE DANGER. » – Dakota Buttar, monteur de taureaux

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