Couillard presse Ottawa de nommer des juges
La libération d’un meurtrier allégué fait réagir
Le premier ministre Philippe Couillard presse Ottawa de nommer de nouveaux juges, deux jours après la libération d’un homme accusé de meurtre en raison de délais déraisonnables.
Le Montréalais Sivaloganathan Thanabalasingam, accusé d’avoir égorgé sa femme en août 2012, est devenu cette semaine le premier accusé de meurtre à être libéré grâce à l’arrêt Jordan, qui limite les délais judiciaires.
Le premier ministre Philippe Couillard somme le gouvernement fédéral de nommer de nouveaux juges le plus rapidement possible, pour remplacer les 14 postes vacants à la Cour supérieure du Québec.
«Personne n’aime voir quelqu’un accusé d’un crime horrible, violent, être remis en liberté pour des questions de formalités, de délais. On ne veut pas ça dans notre société», a-t-il déclaré, en marge du colloque régional de la Capitale-nationale du Parti libéral du Québec.
URGENCE
Le premier ministre ne sait pas si Ottawa va procéder bientôt, mais il estime que la situation est urgente.
«Je pense que la pression populaire va faire en sorte qu’il va être difficile pour le gouvernement fédéral de retarder davantage les nominations», a-t-il ajouté.
Le porte-parole de la Coalition Avenir Québec (CAQ) en matière de justice Simon Jolin-barrette demande pour sa part une réunion d’urgence de tous les ministres de la Justice des 10 provinces pour établir un plan de match.
Au Parti québécois, la porte-parole en matière de justice Véronique Hivon a demandé cette semaine au premier ministre d’avoir recours à une clause dérogatoire qui permettrait de suspendre certains droits aux accusés.
Le premier ministre n’exclut pas d’y avoir recours, mais souhaite s’assurer que tous les autres moyens ont déjà été pris.
Canada : The Story of US
Philippe Couillard a par ailleurs fait écho au mouvement d’indignation face à la série de CBC Canada: The Story of Us, créée à l’occasion du 150e anniversaire de la Confédération.
Comme plusieurs historiens et politiciens, il considère que l’histoire des premiers colons français a été escamotée.
«Notre histoire, ça doit comprendre tous les “nous”, et certainement les Francophones du Canada et l’histoire de la Nouvelle-france, et certainement les Premières Nations. Et là, il y a un trou», a-t-il dit.