Père malgré un cancer des testicules
Un homme a réussi à détecter sa maladie rapidement grâce aux conseils de son pédiatre
Un Montréalais qui a pu devenir père malgré un cancer des testicules il y a plus de 10 ans remercie son pédiatre de l’avoir sensibilisé dès son jeune âge aux risques de cette maladie.
«Je m’estime chanceux qu’à ma dernière rencontre avec lui, à 18 ans, mon pédiatre m’ait averti que les jeunes hommes étaient à risque de développer un cancer des testicules. Il m’avait demandé de faire un autoexamen tous les mois», a raconté Gregory Star, âgé de 35 ans.
Il avoue ne pas avoir obéi à son médecin à la lettre, mais lorsqu’à 22 ans il a ressenti une douleur à un testicule, il n’a pas attendu avant de vérifier. Inquiet de constater qu’un testicule était plus dur que l’autre, il a immédiatement consulté.
TESTS CONFIRMÉS
«Les tests ont confirmé que j’avais un cancer. J’ai subi une chirurgie le jour même. Tout s’est passé tellement vite. Je n’ai même pas eu le temps d’assimiler la nouvelle», se souvient M. Star.
Il terminait alors son baccalauréat en bio- logie moléculaire. Il croit d’ailleurs que son domaine d’études l’a amené à comprendre les risques liés à un testicule sensible.
Avant de commencer la chimiothérapie, des spécialistes du Centre universitaire de santé Mcgill lui ont suggéré de congeler son sperme. Les traitements peuvent en effet rendre infertile.
FAMILLE
À 22 ans, M. Star était loin de songer à fonder une famille.
«Mais j’ai su me projeter dans l’avenir, penser que j’allais probablement trouver une conjointe et un jour vouloir avoir des enfants», s’est-il félicité.
En effet, il a rencontré celle qui allait devenir son épouse l’année suivant sa rémission, il y a plus de 10 ans. Ensuite, dans l’espoir de pouvoir fonder une famille, M. Star et sa conjointe ont dû se tourner vers la fécondation in vitro. Et en 2015, le petit Thomas est venu au monde.
«Quand mon garçon est né, c’était peutêtre un peu plus émotionnel pour moi parce que je repensais à mon chemin parcouru», a expliqué celui qui est d’ailleurs papa pour une deuxième fois depuis le mois dernier.
Cette expérience lui a appris qu’il est fertile. Ils n’ont en effet même pas eu à utiliser le sperme congelé il y a 13 ans. «Mais c’était très rassurant pour nous de savoir qu’il y avait du sperme de congelé. On savait qu’il existait un plan B», a-t-il exposé.
Gregory Star s’estime chanceux, parce que son cancer a aujourd’hui peu d’incidences sur sa vie. Lorsqu’il a appris qu’il était malade, il était aux études. Il a alors eu à patienter quelques mois avant d’entreprendre sa maîtrise. Mais aucun souci financier ne l’a hanté puisque ses parents ont pu l’aider dans cette épreuve.
Durant les traitements, les choses allaient trop vite pour qu’il ait le temps de s’apitoyer sur lui-même. Mais c’est par la suite qu’il a trouvé ça le plus difficile.
EN MISSION
«Sur le coup, j’ai pris ça comme une mission. J’ai suivi les instructions. Mais tout a été très rapide, a-t-il dit. Ce n’est en effet qu’après avoir réalisé que j’avais eu un cancer, que j’ai pris conscience que j’étais probablement infertile. J’ai même dû consulter un psychologue, pour décanter tout ça», a-t-il ajouté.
Depuis, il donne des conférences afin de sensibiliser les jeunes hommes à consulter en cas de douleurs aux testicules.
«Il faut savoir que c’est important d’aller voir le médecin quand on sent quelque chose d’anormal. Et pour ceux qui ne sont pas à l’aise pour en parler, il y a sur YouTube des vidéos qui expliquent comment faire un autoexamen», a-t-il insisté.
« J’AI SU ME PROJETER DANS L’AVENIR, PENSER QUE J’ALLAIS PROBABLEMENT TROUVER UNE CONJOINTE ET UN JOUR VOULOIR AVOIR DES ENFANTS. » – Gregory Star