Le Journal de Quebec

Il sauve une vie 5 jours après son cours de RCR

Le bon samaritain ne voulait initialeme­nt pas aller à cette formation en réanimatio­n

- Jonathan Guay

Un jeune homme de 24 ans réticent à l’idée de suivre un cours de réanimatio­n cardioresp­iratoire (RCR) était loin de se douter que cette formation allait lui permettre de sauver la vie d’un quinquagén­aire en arrêt cardiaque cinq jours plus tard.

«Si je n’avais pas suivi ce cours le week-end précédent, j’aurais probableme­nt figé, confie Gabriel Aubin-laberge. Mais c’était frais dans ma mémoire. Je savais quoi faire. C’est ce qui m’a permis de passer à l’action.»

Originaire de Chicoutimi, Gabriel Aubin-laberge travaille comme kinésiolog­ue depuis six mois au Nautilus Plus, au centre-ville de Montréal. L’employeur demande que tous les employés renouvelle­nt leur formation de RCR tous les deux ans, ce que le jeune homme a fait samedi dernier.

«Bien honnêtemen­t, ça ne me tentait pas du tout d’y aller, reconnaît celui qui a déjà suivi le cours par le passé. De plus, je suis passé proche de m’absenter en raison d’une infection dans le nez.»

COUCHÉ SUR LE DOS

Jeudi soir vers 19 h, Gabriel Aubin-laberge était avec un client au centre d’entraîneme­nt lorsqu’un membre du gymnase est venu lui signaler la présence d’un homme inconscien­t à l’autre extrémité du complexe.

«J’ai couru et quand je suis arrivé, l’homme était couché sur le dos, au sol, se souvient-il. Il avait les yeux ouverts, la bouche ouverte et plus aucun pouls.»

Gabriel Aubin-laberge est aussitôt monté sur lui et a commencé à faire des compressio­ns thoracique­s.

«Je n’étais pas capable de le regarder, dit-il. Quand j’ai commencé les manoeuvres, l’homme semblait être bleu.»

Alors que les gens se rassemblai­ent autour, une collègue l’a rejoint avec la trousse du défibrilla­teur. Entre-temps, quelqu’un avait déjà contacté les ser- vices d’urgence.

Sa collègue Samantha Goodman a ensuite placé les deux électrodes du défibrilla­teur sur le corps inerte de l’homme. Celui-ci a reçu une décharge électrique et il a repris une semi-conscience.

Au bout d’environ cinq minutes de massage cardiaque, l’homme de 51 ans a repris ses esprits. Les pompiers sont arrivés au même moment pour constater qu’il était hors de danger. Ils ont félicité Gabriel pour le travail qu’il avait fait.

HOMME INCONSCIEN­T

«C’est le sentiment le plus fou que j’ai vécu dans ma vie, dit celui qui estime à 500 le nombre de compressio­ns données. Juste après l’incident, je me suis levé, j’ai pris un pas de recul et j’avais le goût de crier et de pleurer. C’est indescript­ible, comme sentiment».

«Gabriel a affiché un calme incroyable, a souligné l’adjointe-gérante du Nautilus Plus, Samantha Goodman. Il n’a jamais perdu possession de ses moyens. Il a très bien réagi.»

Gabriel Aubin-laberge refuse toutefois d’être perçu comme l’unique héros. «C’est un travail d’équipe. Si je n’avais pas eu l’aide de mes collègues, l’interventi­on ne se serait pas déroulée de la même façon.»

Il espère que son histoire en encourager­a plus d’un à suivre un cours de RCR.

«Ça peut faire la différence entre la vie et la mort d’une personne», conclut-il.

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Gabriel Aubin-laberge, kinésiolog­ue dans un Nautilus Plus du centre-ville de Montréal, a contribué à sauver la vie d’un client jeudi soir.

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