Trois controverses marquantes
LES FRANÇAIS SALES ET INDISCIPLINÉS
Plusieurs voix se sont élevées pour dénoncer la façon dont les Français sont présentés dans le premier épisode de la série.
«Les Français qui sont là-dedans sont tout sales, tout croches. Samuel de Champlain, qui est le fondateur de Québec et qui a découvert une partie de l’ontario, n’est vraiment pas un leader charismatique, tandis que James Wolfe, lui, on dirait que c’est un demi-dieu», explique M. Turcot, qui est professeur au Département des sciences humaines, section histoire, de l’université du Québec à Trois-rivières (UQTR).
La différence entre l’armée anglaise et l’armée française, à la bataille des Plaines d’abraham, est également critiquée. Les Anglais sont présentés comme beaucoup mieux organisés que les Français, selon les critiques.
L’ACADIE IGNORÉE
La Société nationale de l’acadie demande carrément des excuses publiques au réseau CBC, car la déportation des Acadiens de 1755 est complètement ignorée.
«Il est mentionné qu’avant le traité de Paris de 1763 il y a eu quelques établissements français qui ont été pillés, mais c’est beaucoup plus grave que ça», dit le président intérimaire de la Société nationale de l’acadie, Xavier Lord-giroux.
Au cours de la déportation, 10 000 Acadiens de la Nouvelle-Écosse ont été arrachés de leur milieu par la force, pour être éparpillés dans des colonies britanniques dans un objectif d’assimilation de leur culture.
De plus, l’établissement de Samuel de Champlain à Sainte-Croix, à la frontière américaine en 1604, puis à Port-royal en Nouvelle-écosse, passe sous le radar.
Samuel de Champlain est aperçu pour la première fois quand il arrive à Québec en 1608.
LES AUTOCHTONES PEU IMPORTANTS
Il est reproché à la série d’avoir tronqué des milliers d’années d’occupation autochtone du territoire en quelques minutes, jusqu’à l’arrivée des premiers colons européens.
«On aurait dû donner une voix plus forte aux Autochtones», dit l’historien Laurent Turcot, qui estime que les Amérindiens sont presque des figurants par moments.
La production considère que les Premières Nations ont eu une bonne place. «C’était important que l’égalité soit présentée dans les deux premiers épisodes, également de démontrer comment les nations amérindiennes se sont alignées très rapidement avec les différentes puissances européennes», dit l’expert en arts indigènes Gerald Mcmaster, qui a travaillé comme auteur et consultant, et qui est lui-même autochtone.