Le Journal de Quebec

Le retour de Jacques Leblanc

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Un an après avoir quitté La Bordée pour aller diriger le Conservato­ire d’art dramatique de Québec, Jacques Leblanc est de retour sur les planches de la salle de la rue Saint-joseph pour interpréte­r le rôle d’harpagon dans L’avare de Molière.

Même s’il travaille dans un tout nouveau bureau, le comédien et metteur en scène a encore La Bordée dans sa peau.

«En allant aux répétition­s, un matin, j’ai eu le réflexe d’aller déposer mon manteau dans mon ancien bureau», a-t-il laissé tomber, en riant.

Lorsqu’il s’est donné le rôle d’harpagon, Jacques Leblanc ne savait pas, à ce moment, qu’il était pour quitter le théâtre qu’il dirigeait depuis 11 ans.

«Je voulais me faire un cadeau et en faire un au public, qui aime beaucoup Molière. Je me disais que c’était peut-être un dernier grand rôle pour moi. Les grands rôles de répertoire sont souvent pour des comédiens qui ont entre 30 et 45 ans», a-t-il indiqué, lors d’un entretien.

Une éventualit­é qui ne se réalisera pas tout de suite. On le verra dans le rôle de Salieri, dans Amadeus, qui sera monté au printemps 2018 au Trident. Un rôle qu’il qualifie d’immense.

VERTIGINEU­X

À l’affiche à partir du 11 avril, L’avare, résume le directeur, comédien et metteur en scène, raconte l’histoire d’harpagon, un homme d’un certain âge, qui tombe amoureux d’une jeune femme et qu’il veut épouser. Il veut annoncer la nouvelle à ses enfants, mais voilà que son fils Cléante est aussi amoureux de cette femme. Une bataille se déploiera entre le père et le fils pour savoir qui va l’épouser.

Habitué des grands rôles, Jacques Leblanc avoue, à quelques jours de la première, ressentir un certain trac.

«C’est une pièce qui est longue, où j’ai plus de la moitié du texte et il y a beaucoup de pression associée à ce type de rôle. J’en ai fait quelques fois et les gens s’attendent à quelque chose. On ne peut jamais être moins bon que la fois d’avant. Il faut toujours être meilleur», a-t-il mentionné.

Harpagon, précise le comédien, est un personnage très solitaire. Un homme qui n’est pas généreux de sa personne, de son amitié et de son amour.

«Il voudrait l’être, mais c’est plus fort que lui. Je voulais, même s’il est drôle et que c’est un archétype, faire quelque chose de très vrai avec ce personnage. J’essaie de le faire pour qu’il soit quand même attachant. J’aime le style et la comédie. C’est quelque chose que j’aime faire, mais c’est quand même vertigineu­x», a-t-il dit.

« Il vous aime fort, je le sais, mais il aime un peu plus l’argent. » — Frosine

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Jacques Leblanc et la distributi­on de L’avare lors des répétition­s à La Bordée.

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