Le Journal de Quebec

INCURSION dans le monde des Abénakis

- MARIE-FRANCE BORNAIS » Louise Lacoursièr­e a reçu le Prix de littératur­e Gérald-godin 2016 pour La Jeune Fille au piano et le prix Adagio 2017. » www.louiselaco­ursiere.com

Après avoir connu énormément de succès avec la série La Saline, se déroulant en Mauricie, la romancière Louise Lacoursièr­e poursuit l’histoire d’un des personnage­s de la série, Judy, dans L’amérindien­ne. Ce roman propose une superbe immersion dans la culture traditionn­elle des Abénakis.

Louise Lacoursièr­e, récompensé­e cette année par le prestigieu­x prix Adagio pour la qualité exceptionn­elle de son travail d’écriture, recule jusqu’en 1892 pour raconter cette histoire où aucun détail n’est négligé.

La belle Judy doit se rendre à l’évidence: elle qui vouait une grande passion au Dr Antoine Peltier doit comprendre qu’il ne lui reviendra pas. Après avoir longtemps séjourné chez les Abénakis, elle consent à prendre pour époux Simon Watso, le petit-fils d’alanis, cette femme qui l’a initiée aux plantes médicinale­s.

«Ces personnage­s vont continuer à vivre longtemps. Les volumes qui vont sortir après les trois tomes de La Saline sont indépendan­ts: on peut les lire sans avoir lu La Saline. On ne s’y perd pas», note la romancière.

RENCONTRES ENRICHISSA­NTES

L’écriture du roman l’a fait voyager au coeur de la civilisati­on abénakise. Elle a eu le plaisir de rencontrer Fernand O’bomsawin, chef des Abénakis dans les années 1980-1990. «C’est un homme extraordin­aire, ouvert, qui m’a donné une foule d’informatio­ns», relate-t-elle. Le livre a été lancé au Musée des Abénakis à Odanak, dans le Centre-du-québec. Une rencontre avec l’ethnologue et muséologue Nicole O’bomsawin a été inspirante pour lui apprendre à comprendre les traditions, le mode de vie, la pensée des Amérindien­s. «Elle a été là du début à la fin. Elle a même été une des lectrices de mon manuscrit.» Michel Durand, un spécialist­e de la faune, lui a permis de visiter un site sacré, l’île Ronde, sur la rivière Saint-françois. «Ils ont une forêt précolombi­enne: les arbres n’ont jamais été coupés depuis l’arrivée des Blancs. Les Abénakis ont réussi à préserver ça. Et c’est difficile de s’y rendre, car les pentes sont extrêmemen­t abruptes, recouverte­s d’orties et de ronces.»

Il était très important pour elle de voir l’île Ronde. «Simon Watso s’y était construit une cabane et c’est là que son histoire d’amour avec Judy va vraiment commencer», note l’écrivaine, qui a emprunté des cuissardes de pêche pour faire sa visite.

«Cette île est une cathédrale: les arbres sont immenses. Il y a du tilleul, un arbre miracle pour l’herboriste, car tout est utilisable, des racines jusqu’aux feuilles. Il y a des frênes, des érables, c’est géant. J’ai pris des notes et je voulais réussir à rendre ça.»

COMBATTRE LES PRÉJUGÉS

On apprend beaucoup sur la culture abénakise et la culture attikamèqu­e dans son livre. Louise a été particuliè­rement émue par la bataille que chaque personnage, dans son roman, a menée pour combattre des préjugés en tous genres. «Simon avait des préjugés contre les Blancs. Judy avait des préjugés contre les Indiens. Harmoniser leurs différence­s: je pense que c’est ce qui m’a le plus troublée.»

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Louise Lacoursièr­e L’amérindien­ne Éditions Libre-expression 360 pages
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