Le Journal de Quebec

100 % électrique et excitante à conduire

- FRÉDÉRIC MERCIER

Tout a été dit sur la Chevrolet Bolt. Enfin, presque tout.

Certains l’ont louangée avant même de l’avoir essayée. Elle a même remporté le titre de voiture nord-américaine de l’année avant son arrivée chez les concession­naires…

Faut dire qu’elle a de quoi impression­ner, cette petite voiture 100 % électrique. Avec une autonomie annoncée de 383 kilomètres et un prix de base de 42 895 $, plusieurs n’ont pas hésité à la mettre sur un piédestal, la proclamant la première voiture électrique abordable offrant une autonomie intéressan­te.

À plus de 40 000 $, on va se garder une petite gêne avec le mot «abordable». La Bolt représente assurément un pas dans la bonne direction vers la démocratis­ation des véhicules électrique­s, mais pour beaucoup de gens, elle est encore beaucoup trop chère. Même avec le crédit de 8000 $ offert par le gouverneme­nt du Québec.

À ce prix-là, au moins, vous vous retrouvez avec un véhicule capable de parcourir 383 kilomètres en une seule recharge. Du moins, c’est ce que Chevrolet annonce.

MONTRÉAL-QUÉBEC

Mis à part les modèles de Tesla, la Chevrolet Bolt est la première voiture électrique capable de parcourir la distance entre Montréal et Québec sans avoir à s’arrêter en chemin pour une recharge.

Et pour confirmer ça, je me suis prêté au jeu et j’ai conduit la Bolt de mon domicile montréalai­s jusque dans la Capitale-nationale. Et, oui, j’ai réussi à m’y rendre d’un trait. Sauf que ç’a été pas mal plus serré que je pensais.

Même en conservant une vitesse de croisière de 100 km/h tout au long du trajet, il ne me restait que 38 kilomètres d’autonomie une fois le pont Pierre-laporte traversé. Disons qu’il n’y avait plus beaucoup de jus pour jouer aux touristes…

Il faut dire qu’à -7 °C, ce n’était assurément pas la journée idéale pour pousser les limites de l’autonomie de la voiture. Par contre, un automobili­ste québécois doit inévitable­ment faire face à des conditions hivernales difficiles, et il est important de comprendre que l’autonomie de la batterie est grandement influencée par le froid. Tout comme la consommati­on d’essence d’une voiture ordinaire, d’ailleurs.

Dans des conditions optimales, auraisje pu parcourir 383 kilomètres en une seule charge? Peut-être. Avec 30 degrés en plus, le vent dans le dos en descendant une côte…

Une fois la batterie à plat, une re- charge entière nécessite 9 heures et demie en se branchant à une borne de 240 volts. Avec les bornes de recharge rapide de 400 volts offertes par le Circuit électrique, vous pouvez retrouver 145 kilomètres d’autonomie en une demiheure environ.

TECHNO JUSQU’AU BOUT

À bord, la Chevrolet Bolt prend des airs d’ordinateur sur quatre roues.

Un écran tactile de 10,2 pouces trône au centre de la console, permettant d’accéder à une multitude d’informatio­ns quant à l’utilisatio­n d’énergie du véhicule. D’une conviviali­té exemplaire, ce système d’infodivert­issement est aussi compatible avec Apple Carplay et Android Auto.

Avec la Bolt, vous avez aussi accès au Wi-fi à bord, à une applicatio­n mobile permettant de la contrôler à distance ainsi qu’à une panoplie de systèmes de

sécurité active.

Malgré tout ça, vous devez vous attendre à un confort inférieur à ce que vous retrouveri­ez dans une voiture à essence du même prix.

Des exemples? Dans le véhicule que j’ai mis à l’essai, dont la facture dépassait les 46 000 $, je n’avais pas de toit ouvrant, pas de sièges électrique­s et une finition intérieure plus semblable à celle d’une Toyota Yaris qu’à une Audi A4.

Le sourire fendu jusqu’aux oreilles

La Chevrolet Bolt a beaucoup fait jaser pour son prix, mais on a très peu parlé de son comporteme­nt routier. Et c’est dommage, parce que cette voiture en a énormément dans le ventre!

Elle n’en a peut-être pas l’air, mais la Bolt est une vraie petite bombe. Avec 200 chevaux et 266 livres-pied de couple, il y a moyen d’avoir beaucoup, beaucoup de plaisir à son volant. Chevrolet a même pensé intégrer un mode Sport qui rend la réponse de l’accélérate­ur encore plus directe.

Le résultat? Vous pouvez passer de 0 à 100 km/h en 6,5 secondes. Et si vous roulez à 50 km/h et que vous enfoncez la pédale de droite au plancher, les roues avant vont se mettre à crier et à tourner sur place. Oui, à ce point-là.

La Bolt n’est donc pas une voiture qu’on achète seulement pour des raisons environnem­entales. C’est aussi une bagnole qu’on conduit avec le sourire accroché au visage.

Après tout, ce n’est pas parce qu’on conduit une voiture électrique qu’on ne peut pas s’amuser un peu!

La Chevrolet Bolt n’est pas parfaite. Toutefois, elle représente le futur, et pas juste pour Chevrolet. Pour l’industrie automobile au complet.

Elle nous donne espoir qu’un jour, les véhicules 100 % électrique­s seront capables de séduire le grand public. Et juste ça, c’est une bonne raison de l’aimer.

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