Le Journal de Quebec

Les médecins songeaient à le débrancher

Un homme gravement malade vit « un miracle » après être demeuré des semaines avec le ventre ouvert

- Dominique Scali l DSCALIJDM dominique.scali@quebecorme­dia.com 800 521-4545 8061

Après avoir été dans un état si grave que les médecins ont songé à le débrancher, puis s’être réveillé d’un coma en ne pouvant que cligner des yeux, Roberto Rodriguez est aujourd’hui le père d’une fillette de 18 mois et il s’apprête à terminer son secondaire.

«Les miracles, ça existe. J’en suis un. Ma fille en est un», raconte l’homme de 32 ans, qui est sorti physiqueme­nt affaibli, mais grandi moralement de sa bataille contre le cancer.

À l’âge de 19 ans, Roberto Rodriguez était un jeune insouciant qui jouait au basketball et allait souvent à La Ronde. «C’était le gars cool, qui avait beaucoup d’amis. On se chicanait pour des choses superficie­lles», se souvient Carolina Medrano Santos, qui était déjà sa copine à l’époque.

INFECTION GRAVE

Un jour, il marchait dans la rue lorsqu’il a perdu l’équilibre, sans raison apparente. À l’hôpital, le verdict est tombé: cancer des ganglions. Malgré les traitement­s de chimiothér­apie, le mal s’était généralisé, et les médecins lui ont trouvé une tumeur au cerveau.

C’est alors qu’il a entrepris des traitement­s de radiothéra­pie qui ont affaibli son système immunitair­e. Il a ensuite contracté une infection grave à l’intestin. «Mon ventre était gros comme un ballon», se souvient-il. Opéré plusieurs fois, il est resté de nombreuses semaines aux soins intensifs avec une plaie ouverte au ventre.

Le personnel médical a même discuté avec les membres de sa famille de la possibilit­é de le débrancher, mais ils ont choisi de le maintenir en vie.

«C’était un débat quotidien: est-ce qu’on continue ou est-ce qu’on est en train de s’acharner? Son état était suffisamme­nt grave pour qu’on se pose la question», raconte son médecin, le Dr Denis Soulières.

Quand M. Rodriguez s’est finalement réveillé, il était complèteme­nt paralysé, à l’exception de ses paupières. «Les seules personnes qui comprenaie­nt [ce que j’essayais de dire avec] mes clignement­s d’yeux, c’était ma mère et Carolina», se souvient-il avant de faire une pause, soudain envahi par l’émotion.

REMERCIER DIEU

«L’énergie n’est jamais revenue au top. Mais je remercie Dieu tous les jours de m’avoir donné une deuxième chance». Son corps ne présente plus de trace de cancer depuis six ans.

«Mon cancer m’a fait réfléchir, dit-il. Je pense plus à l’avenir. À donner une meilleure vie à ma fille.» Il qualifie sa petite Camila de «bébé arcen-ciel», car les traitement­s l’ont rendu infertile ( voir autre article).

C’est donc beaucoup pour Camila qu’il travaille le jour comme répartiteu­r de pièces d’auto et qu’il étudie le soir pour terminer son secondaire d’ici juin.

«J’essaie de [donner] le meilleur de moi», ditil avec sagesse.

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