Incapable de rénover la mairie
Le maire de Stornoway se dit incapable de rénover le sous-sol de la mairie, puisqu’il manque des milliers de dollars dans les coffres de la Ville.
«Ce n’est pas plaisant, c’est certain. L’argent, on n’en a jamais assez. Il manque du gravier dans plusieurs chemins. On veut isoler le sous-sol de la mairie et réparer la rampe d’accès pour les personnes à mobilité réduite. Là, on ne peut pas faire ça», déplore Mario Lachance.
Ces travaux coûteraient environ 70 000 $, soit moins que la somme que Mme Gauthier est soupçonnée d’avoir dérobée.
APPRENDRE DES ERREURS
Par ailleurs, le maire Lachance jure que sa municipalité a appris des erreurs du passé. Le système de paie est maintenant informatisé et les opérations de comptabilité sont divisées entre deux personnes.
«On fait toujours trop confiance aux gens. Il ne faut faire confiance à personne», lance-t-il.
Pour Danielle Pillette, professeure en gestion à L’UQAM, encore un trop grand nombre de petites villes gèrent leurs finances de manière risquée.
«C’est la centralisation du pouvoir dans les mains d’un petit nombre de personnes qui sont là depuis longtemps. On a vu la même chose à Hudson.»
APPEL À LA VIGILANCE
L’ancienne directrice générale de la Ville de Hudson, Louise Villandré, a écopé de 30 mois d'emprisonnement l’an dernier. Elle avait fraudé sa municipalité de plus d'un million de dollars entre 1996 et 2013.
«Les administrations ne s’améliorent pas d’année en année. Il y a peu d’imputabilité et les mêmes erreurs se répètent. On dirait qu’on n’apprend pas du passé», souligne Jérôme Couture, professeur en sciences politiques à l’université Laval.
«Les citoyens font naturellement confiance aux gens qu’ils connaissent. Ils doivent être plus vigilants. Demandez vos reçus. Questionnez la Ville sur ses mécanismes de prévention de la fraude», exhorte Frédéric Lapointe, porte-parole de la Ligue d’action civique.