Le Journal de Quebec

Un géant américain veut mettre la main sur Uniprix

Mckesson fera une offre aux pharmacien­s actionnair­es de la chaîne québécoise

- Éric Yvan Lemay

Le controvers­é géant américain Mckesson, qui a payé une amende record de 40 millions $ à la RAMQ en 2013, tente d’acheter Uniprix, la deuxième plus grosse chaîne de pharmacies au Québec .

Selon les informatio­ns obtenues par notre Bureau d’enquête, la propositio­n sera faite lors d’une réunion spéciale des pharmacien­s actionnair­es de la chaîne, aujourd’hui à Drummondvi­lle.

Dans l’avis de convocatio­n, la direction d’uniprix indique qu’elle fera une seule propositio­n après de «très nombreuses démarches». Le document fait état de tractation­s pour se doter d’une «structure financière très solide» et qui permettra de «bâtir un avenir prometteur».

LIENS ÉTROITS

Ce n’est pas la première fois que le nom de Mckesson est associé à Uniprix. Le grossiste, dont le siège social est en Californie, est déjà le distribute­ur des médicament­s pour la chaîne. En 2009, la compagnie américaine avait une première fois tenté d’acheter la bannière. Les pharmacien­s actionnair­es d’uniprix avaient toutefois rejeté cette offre lors d’un vote. Dans les années suivantes, la firme a joué un rôle important dans la progressio­n fulgurante de l’ancien roi de la pharmacie, Jonathan-yan Perreault. Elle a aidé ce dernier à financer plusieurs de ses quarante officines, qu’il détenait pour la plupart avec des associés.

Selon nos informatio­ns, la radiation de ce dernier aurait eu un certain impact sur la chaîne puisqu’il a dû céder toutes ses parts.

Rappelons aussi que la RAMQ a pro- cédé à des vérificati­ons l’an dernier sur les ententes conclues entre les pharmacien­s Uniprix et Mckesson. En 2013, ce dernier avait accepté de payer 40 M$ à la RAMQ. L’enquête de la Régie avait mis à jour un stratagème qui forçait les pharmacien­s de la bannière Proxim, propriété de Mckesson, à favoriser certains médicament­s génériques.

Le projet de loi 92, adopté en novembre dernier et qui encadre de façon plus serrée les ententes entre les grossistes, fabricants de médicament­s et pharmacien­s, aurait aussi un impact sur Uniprix.

UN VOTE BIENTÔT

Depuis un an, plusieurs hauts dirigeants de la chaîne ont quitté leur poste et une importante rationalis­ation des effectifs a eu lieu au siège social.

C’est dans ce contexte que l’offre de Mckesson doit être présentée aux actionnair­es.

Une tournée régionale de huit villes suivra dans la semaine du 18 au 27 avril. Un vote aura lieu dans les semaines suivantes pour approuver ou non la propositio­n. Chez Mckesson Canada, on a refusé de répondre à nos questions. «Nous avons comme politique de ne pas donner suite aux rumeurs, a indiqué la porte-parole, Mélanie Lussier. Toutes les informatio­ns pertinente­s sur nos arrangemen­ts commerciau­x stratégiqu­es seront communiqué­es lorsqu’elles seront officielle­s.»

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D’importants changement­s ont eu lieu au siège social d’uniprix, depuis un an, et plusieurs hauts dirigeants ont quitté l’entreprise.

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