Fling flang au MTQ
Document trafiqué, motivations obscures.
Il y a clairement des gens qui se croient tout permis au ténébreux club du Transport.
Faire de la petite politique sur le dos d’une entreprise de presse ne gêne pas.
Voici l’histoire: le 10 février, Le Journal transmettait une demande à l’organe caverneux en vertu de la Loi sur l’accès aux documents des organismes publics, afin d’obtenir le montant des redevances versées par Uber, dans le cadre du projet pilote permettant ses activités.
N’ayant pas eu de réponse dans les délais prévus par la loi, notre Bureau parlementaire a relancé le ministère pendant la troisième semaine de mars. La représentante a répondu qu’il ne faudrait plus que quelques jours avant que Le Journal puisse informer le public.
SURPRISE
Or, alors que nous n’avions toujours pas reçu le document, la société radiocanadienne en débitait le contenu en ondes jeudi dernier, en fin d’après-midi.
Et, l’enveloppe que notre Bureau parlementaire attendait a été livrée… le lendemain. Ça ne s’invente pas. On s’entend, des sources peuvent donner des infos à qui elles le veulent. Mais ici, c’est une demande d’accès dont le traitement est régi par la loi.
Maintenant, un peu de perspective: mercredi dernier se tenait la première rencontre du Comité sur la modernisation de l’industrie du taxi.
L’insondable MTQ préférait probablement attendre la fin de cette réunion, avant de donner l’information démontrant le succès d’uber, qui aurait indisposé les bouillants représentants de l’industrie.
Mais en plus, il l’a sciemment refilée à un concurrent du média qui l’a réclamée en vertu de la loi.
COÏNCIDENCE
C’est sûrement une coïncidence, mais Le Journal avait publié, quelques jours plus tôt, le sombre portrait de l’état des routes au Québec, retrouvé noir sur blanc dans les documents du Budget Leitao. Que le ministre Laurent Lessard nie avec un énigmatique aveuglement.
Pour ajouter à l’aura de mystère, la réponse acheminée à notre bureau est datée du 31 mars. Pourtant, la même réponse, mise en ligne sur le site internet du MTQ, est datée du 27 mars.
Ici, un vague souvenir de l’instructif passage en commission parlementaire de l’ex-enquêteuse Annie Trudel et de la gestionnaire Louise Boily, en juin dernier, nous submerge. Des versions différentes d’un même document, difficiles à expliquer. Passons.
Que la réponse ait été expédiée le 27 mars ou le 31, comment se fait-il que nous l’ayons reçue le 7avril, alors que nos bureaux sont situés…en face du MTQ!?
Questionnée sur cette succession de hasards, la béate responsable de l’application de la loi d’accès à la (dés)information a balbutié qu’elle ne travaillait pas aux communications et qu’elle n’était pas RESPONSABLE. Ah? Vous faites quoi, madame?
Il y a «un problème profond de culture» au MTQ. Cela doit être «corrigé dans l’intérêt public». Ça, ce n’est pas nous qui le disons, c’est le premier ministre Philippe Couillard qui l’a déclaré, le 9 juin dernier.