Le Journal de Quebec

Une vieille tradition qui ne meurt pas

- ELISA CLOUTIER

Depuis aussi loin qu’ils se souviennen­t, les membres de la famille Demers, de Saint-Nicolas, vont ramasser de l’eau de Pâques à l’aube. Une tradition qui, même après plusieurs décennies, n’arrête ni les jeunes ni les vieux, pour qui le réveil sonne à 4 h pendant la fête pascale.

C’est au bord de la route Lagueux, à Saint-nicolas, après avoir marché une dizaine de minutes dans le bois, que la famille ramasse son eau de Pâques, avant d’aller regarder le lever du soleil, «qui danse le matin de Pâques», selon la coutume.

«On a commencé à le faire quand je devais avoir dix ans», raconte Sylvie Demers, aujourd’hui âgée de 53 ans. Hier matin, ils étaient 25 à affronter le froid et la pluie matinale pour poursuivre la tradition familiale. «On se retrouve en famille et maintenant avec d’autres familles, des amis, qu’on ne voit pas du reste de l’année», indique Mme Demers, qui était entre autres accompagné­e de son neveu de 17 ans et de son père de 88 ans.

L’EAU AUX MILLE VERTUS

Selon la légende, l’eau de Pâques aurait des vertus curatives.

«À l’époque, nos parents pouvaient se frotter avec de l’eau de Pâques s’ils avaient, par exemple, des maux de dos. Mais aujourd’hui, c’est plus une protection. On en garde une bouteille à la maison et ça nous protège toute l’année», explique-t-elle en parlant de cette eau qui ne s’altère pas.

COUTUME NON LIÉE À LA RELIGION

Même si quelques paroisses organisent le ramassage de l’eau de Pâques, la coutume n’est pas liée à la religion, selon le diocèse de Québec. Elle rappelle toutefois la résurrecti­on du Christ.

«Dans le récit de la résurrecti­on du Christ, les femmes se rendent au tombeau avant l’aube, et elles le trouvent vide puisque le Christ est ressuscité. C’est ainsi que la légende veut que l’on recueille l’eau avant les premières lueurs», explique le vicaire général du diocèse de Québec, Marc Pelchat.

Newspapers in French

Newspapers from Canada