Il combat une 2e tumeur au cerveau et met sur pied une fondation
Un jeune père de famille aux prises avec un rare syndrome héréditaire combat sa deuxième tumeur au cerveau. Afin de combattre ce fléau plus mortel que le terrorisme, il met sur pied une fondation pour financer la recherche sur le cancer.
La famille de Julien Levac est atteinte du syndrome de Li-fraumeni. Il s’agit d’une mutation génétique qui se transmet de façon héréditaire. Sa cousine est décédée d’une tumeur au cerveau alors qu’elle avait 8 ans. Il a aussi perdu sa mère à l’âge de 44 ans, et sa tante à l’âge de 46 ans, toutes deux emportées par un cancer du sein. «Nous avons des cellules qui, au lieu de mourir de leur belle mort, se transforment en cellules cancéreuses», explique le jeune homme de 32 ans de Trois-rivières.
À l’âge de 12 ans, il a eu une tumeur au cerveau de grade 3. «La durée de vie, pour les enfants, est de trois ans ou moins», précise Julien. Il a battu ce cancer, mais, 20 ans plus tard, une nouvelle tumeur, de stade 4 cette fois, a fait son apparition dans son cerveau.
TUEUR DE MASSE
«Arrêtez d’avoir peur des terroristes: le plus grand tueur de masse, c’est le cancer. Arrêtons de dire des choses, arrêtons de pleurer et relevons nos manches! Décidons de nous battre», dit l’homme qui reçoit de nombreux traitements de chimiothérapie et, depuis quelques semaines, des traitements de radiothérapie.
«C’est l’argent qui est le nerf de la guerre», soutient-il.
C’est pour cette raison qu’il a mis sur pied la Fondation Canceromaniaque. «Il y a deux façons de réagir. Je peux pleurer ou je me bats en ramassant du cash et en étant innovant. Je ne sais pas si on va réussir à guérir le cancer ou l’atténuer aujourd’hui, mais j’essaie.» «Va te faire foutre, cancer» est son slogan.
ÉMOUVANT
Julien n’a pas transmis le syndrome de LiFraumeni à ses enfants, ayant eu recours à une banque de sperme. «Ma blonde est enceinte de huit mois. Justine a 3 ans. Je trouve ça injuste, c’est vrai», a-t-il admis, la voix cassée par l’émotion. «Je veux être là pour ma femme Jessy et le bébé. Mais c’est vrai que, dans ma tête, il y a l’hypothèse que cet enfant-là n’ait pas de papa. J’essaie d’y penser le moins souvent», avoue Julien, qui combat un glioblastome de grade 4.
Selon les informations à ce sujet, l’espérance de vie des personnes chez qui se développe ce type de tumeur est de 16 mois.
C’est justement parce qu’aujourd’hui encore l’espérance de vie liée à certains cancers est toujours la même qu’il y a 20 ans que Julien veut se battre et amasser des sous.
«Ça n’a pas de bon sens. Il faut être positif, maintenant.»