Le Journal de Quebec

Le populisme d’extrême gauche

- Lise Ravary lise.ravary@quebecorme­dia.com

Qui voudrait s’identifier à la droite quand son porte-étendard s’appelle Donald Trump? En réalité, cet opportunis­te, menteur, fourbe, irrationne­l, incohérent, un égocentriq­ue pathologiq­ue, est l’ennemi numéro un du véritable conservati­sme, construit sur la prudence et la retenue.

Trump est un populiste d’extrême droite. Les populistes d’extrême gauche sont tout aussi nuisibles, mais, puisque la gauche croit posséder le monopole de la vertu, leurs messages trouvent des oreilles sympathiqu­es chez des «progressis­tes» à qui le mot «populisme» donnerait normalemen­t des boutons.

Progressis­tes «pré-chute du mur de Berlin», s’entend.

NOSTALGIE MARXISTE

Les sirènes de l’extrême gauche, nourries au petit lait marxiste-léniniste, trouvent encore des clients, malgré la catastroph­e économique et humanitair­e qui frappe actuelleme­nt le Venezuela, conséquenc­e du socialisme bolivarien néo-marxiste d’hugo Chavez, prototype du politicien populiste d’extrême gauche.

En France, l’étonnante popularité de Jean-luc Mélenchon, candidat d’extrême gauche aux présidenti­elles, et l’engouement pour Gabriel Nadeau-dubois au Québec, confirment que le populisme est un aimant à électeurs, où qu’ils nichent sur le spectre des idées.

J’ai peine à croire que le programme de Mélenchon attire autant de Français alors qu’il s’agit d’un ramassis de vieilles idées dangereuse­s cent fois discrédité­es, dont voici quelques exemples. √ Démocratie à géométrie variable: créer une assemblée constituan­te pour réécrire la Constituti­on, mais interdicti­on stricte à tous les anciens élus d’y participer. √ Bye-bye, libertés économique­s: interdire l’abolition de postes en entreprise quand les affaires vont mal; contrôler les salaires des diri- geants au privé et les gains des actionnair­es; semaine de 35 heures stricte. √ Utopies délirantes: créer 3,5 millions d’emplois en réduisant les heures de travail et en misant sur l’agricultur­e paysanne, l’économie de la mer, les technologi­es vertes et la fonction publique. Dépolluer l’orbite terrestre et installer une base permanente sur la lune; accès sans surveillan­ce à internet. √ Protection­nisme à gogo: sortir de l’union européenne et des traités de libreéchan­ge; imposer des taxes «kilométriq­ues et carbonique­s» à l’importatio­n; promesse de produits bio abordables pour tous mais payants pour les agriculteu­rs. Comment? Le programme ne le dit pas. √ Bye-bye, petites libertés: réduire la part de la viande dans l’alimentati­on. L’école obligatoir­e à partir de 3 ans. √ Ma préférée: se joindre à l’alliance bolivarien­ne, sorte D’ALENA socialiste, avec Cuba, la Bolivie et le Venezuela, le Nicaragua, etc. √ Sans oublier ce grand classique: taxer. Taxer. Taxer. Plus précisémen­t, confisquer 90 % des revenus annuels audelà de 400 000 euros. Entreprene­urs, créateurs d’emplois, gros contribuab­les, sportifs, acteurs, chanteurs à succès, par ici la Suisse.

À BAS LA LIBERTÉ

Dans ce programme hétéroclit­e, chiffré à 273 milliards d’euros, une constante: contrôler, imposer, limiter. Tous les populistes savent mieux que vous ce qui est bon pour vous.

Au Québec, pour sa première sortie politicien­ne, Gabriel Nadeau-dubois a demandé qu’on abolisse une mesure qui, en plus de faire économiser l’état, donne aux parents de la classe moyenne le choix d’envoyer leurs enfants au privé.

Le capitalism­e a besoin d’un sérieux coup de barre. La dictature du marché ne fonctionne pas. Mais la dictature étatique non plus.

Les populistes d’extrême gauche sont de faux messies, tout comme les populistes d’extrême droite. À quand un retour au pragmatism­e?

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