Tabassé à la sortie d’un bar, il obtient 9000 $
Les deux assaillants devront payer pour l’agression perpétrée il y a 10 ans
RIVIÈRE-DU-LOUP | Deux hommes qui ont battu un individu à la sortie d’un bar, au point où il en garde des cicatrices 10 ans plus tard, ont été condamnés à lui verser 9000 $.
Le 14 juillet 2007, Patrice Boucher est sorti dans un bar de Témiscouata-sur-le-Lac, près de Rivière-du-loup. À sa sortie, il a été interpellé par Dave Doucet et Stéphane Bossé. M. Boucher connaissait un peu ce dernier puisqu’il avait habité un logement situé dans la maison de son père.
Lors du déménagement de l’agresseur, la victime aurait ramassé sur place des «vidanges et des effets personnels sans valeur» et les aurait déposés à la nouvelle résidence de Bossé.
La nuit de l’agression, deux ans plus tard, l’agresseur aurait demandé à Boucher si c’était lui qui était allé porter «ses cochonneries» chez lui.
Boucher a alors répondu que oui, il était allé lui porter ses affaires. Bossé lui a alors sauté dessus «sauvagement», comme l’a raconté M. Boucher au Jour- nal. Dave Doucet lui a également donné quelques coups.
CICATRICES
La victime porte toujours des cicatrices de l’événement, 10 ans plus tard. Le lendemain, il a porté plainte à la police, après s’être réveillé en douleur sur son oreiller taché de sang. «Ma vie a basculé cette journée-là. Je suis resté craintif pendant un bout de temps et je ne faisais plus confiance à personne», raconte Patrice Boucher, qui a eu la joue fendue, les lèvres enflées, des coupures et des éraflures.
Les deux hommes ont été reconnus coupables de voies de fait et lésions par le tribunal. Bossé a été condamné à deux ans moins un jour de détention à purger dans la collectivité et Doucet à quatre mois d’emprisonnement dans la collectivité.
PRÉJUDICE
Après avoir tenté sans succès d’être indemnisé par L’IVAC (Indemnisation des victimes d’actes criminels), Patrice Boucher s’est tourné vers la Division des petites créances.
Le tribunal a conclu que Boucher avait subi un préjudice que les deux agresseurs devaient compenser.
«Il ne fait pas l’ombre d’un doute qu’une agression à coups de poing et à coups de pied qui a causé des lacérations à la joue, nécessitant des points de suture, a nécessairement causé des céphalées et des douleurs», estime le juge Gabriel de Pokomandy.
Il a condamné les deux agresseurs à payer ensemble 5000 dollars à leur victime pour les douleurs, souffrances et pertes de jouissance de la vie causées par l’agression survenue presque 10 ans plus tôt.
Le juge a déterminé que chacun des agresseurs devait aussi payer 2000 dollars en dommages exemplaires, qualifiant l’agression de «gratuite et sévère».
«Je l’ai fait pour le principe, la justice. Pour l’argent, j’espère pouvoir en voir la couleur», a conclu la victime.