La Ville craint une catastrophe
Un homme veut continuer à entreposer 500 pneus dans le sous-sol d’un immeuble qui abrite une garderie 2
Le locataire d’un immeuble d’habitation se démène en cour depuis plusieurs années pour pouvoir entreposer de nouveau quelque 500 pneus au sous-sol du bâtiment, au grand dam du service incendie de la Ville de Québec, qui craint une «catastrophe» en cas d’incendie.
À la suite d’une plainte du concierge du 2800, rue Laprade, à Sainte-foy, qui se plaignait d’une odeur de pneus dans les logements, un préventionniste en incendie de Québec s’était rendu à l’immeuble en novembre 2012. Inspectant le sous-sol, le préventionniste a alors compté quelque 500 pneus empilés «du plancher au plafond» dans un espace de 450 pi2.
RISQUE D’INCENDIE « TROP IMPORTANT »
Constatant la présence d’une garderie au premier étage et d’un plancher qui «n’offre pas de résistance au feu», le préventionniste a donc exigé que les pneus soient enlevés de là. Selon lui, le risque d’incendie était «trop important et inacceptable», ajoutant que «le potentiel calorifique de 500 pneus équivaudrait à une catastrophe».
En Cour, la Ville de Québec a même fait témoigner le directeur adjoint du Service incendie de Lévis, Richard Amnotte, qui a estimé qu’un tel entreposage représentait un «risque extraordinaire» pour les pompiers en cas d’incendie. Le pompier a estimé qu’un éventuel brasier pourrait atteindre 1400 °C, nécessitant une quatrième alarme vu la complexité d’un tel feu.
DÉBAT JUDICIAIRE
Or, le propriétaire de tous ces pneus, Serge Laverdière, se démène depuis tout ce temps pour avoir le droit de les entreposer, et ce, même s’il le faisait à l’insu du propriétaire de l’immeuble. Ainsi, M. Laverdière a indiqué qu’il entreposait des pneus au sous-sol depuis 2002, affirmant ensuite avoir passé une «entente avec la Ville en 2007 pour le recyclage de pneus par l’entremise des Écocentres».
En octobre dernier, au terme de plusieurs procédures, le juge de la Cour municipale a déclaré M. Laverdière coupable et lui a infligé une amende de 500$ pour un entreposage qui présente un risque d’incendie. Le locataire a porté la décision en appel.
Rencontré par Le Journal, Serge Laverdière a affirmé qu’il se battait en cour pour avoir le droit d’entreposer à nouveau des pneus. L’homme a toutefois été avare de commentaires sur le type de commerce qu’il faisait avec ces pneus, prétextant un rendez-vous pour partir précipitamment.
Le responsable de l’immeuble, Jose Hernandez Payant, a simplement indiqué qu’il s’en remettait à la Ville pour régler cette situation. «Maintenant, tout est normal, c’est la Ville qui s’occupe de cette affaire.»