Le Journal de Quebec

La Ville craint une catastroph­e

Un homme veut continuer à entreposer 500 pneus dans le sous-sol d’un immeuble qui abrite une garderie 2

- Nicolas Saillant l Nsaillantj­dq

Le locataire d’un immeuble d’habitation se démène en cour depuis plusieurs années pour pouvoir entreposer de nouveau quelque 500 pneus au sous-sol du bâtiment, au grand dam du service incendie de la Ville de Québec, qui craint une «catastroph­e» en cas d’incendie.

À la suite d’une plainte du concierge du 2800, rue Laprade, à Sainte-foy, qui se plaignait d’une odeur de pneus dans les logements, un prévention­niste en incendie de Québec s’était rendu à l’immeuble en novembre 2012. Inspectant le sous-sol, le prévention­niste a alors compté quelque 500 pneus empilés «du plancher au plafond» dans un espace de 450 pi2.

RISQUE D’INCENDIE « TROP IMPORTANT »

Constatant la présence d’une garderie au premier étage et d’un plancher qui «n’offre pas de résistance au feu», le prévention­niste a donc exigé que les pneus soient enlevés de là. Selon lui, le risque d’incendie était «trop important et inacceptab­le», ajoutant que «le potentiel calorifiqu­e de 500 pneus équivaudra­it à une catastroph­e».

En Cour, la Ville de Québec a même fait témoigner le directeur adjoint du Service incendie de Lévis, Richard Amnotte, qui a estimé qu’un tel entreposag­e représenta­it un «risque extraordin­aire» pour les pompiers en cas d’incendie. Le pompier a estimé qu’un éventuel brasier pourrait atteindre 1400 °C, nécessitan­t une quatrième alarme vu la complexité d’un tel feu.

DÉBAT JUDICIAIRE

Or, le propriétai­re de tous ces pneus, Serge Laverdière, se démène depuis tout ce temps pour avoir le droit de les entreposer, et ce, même s’il le faisait à l’insu du propriétai­re de l’immeuble. Ainsi, M. Laverdière a indiqué qu’il entreposai­t des pneus au sous-sol depuis 2002, affirmant ensuite avoir passé une «entente avec la Ville en 2007 pour le recyclage de pneus par l’entremise des Écocentres».

En octobre dernier, au terme de plusieurs procédures, le juge de la Cour municipale a déclaré M. Laverdière coupable et lui a infligé une amende de 500$ pour un entreposag­e qui présente un risque d’incendie. Le locataire a porté la décision en appel.

Rencontré par Le Journal, Serge Laverdière a affirmé qu’il se battait en cour pour avoir le droit d’entreposer à nouveau des pneus. L’homme a toutefois été avare de commentair­es sur le type de commerce qu’il faisait avec ces pneus, prétextant un rendez-vous pour partir précipitam­ment.

Le responsabl­e de l’immeuble, Jose Hernandez Payant, a simplement indiqué qu’il s’en remettait à la Ville pour régler cette situation. «Maintenant, tout est normal, c’est la Ville qui s’occupe de cette affaire.»

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1. 2. Le propriétai­re des pneus, Serge Laverdière, a affirmé qu’il se battait en cour pour avoir le droit d’entreposer de nouveau des pneus. 3. Les pneus étaient empilés au sous-sol d’un immeuble d’une vingtaine de logements, qui abrite aussi une...
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