Le président Temer dit « partager l’indignation » des Brésiliens
BRASILIA | (AFP) Le président du Brésil Michel Temer a affirmé, dans une interview qu’il partageait «l’indignation» de la population, choquée par le mégascandale de corruption qui secoue le pays.
«Il y a une vraie indignation, que je comprends et partage. Je ne peux pas critiquer cette indignation, qui est plus que raisonnable», a admis le chef d’état, alors que huit ministres de son gouvernement sont visés par des enquêtes autorisées mardi par la Cour suprême.
M. Temer lui-même est cité dans une des confessions explosives d’anciens cadres du géant du BTP Odebrecht ayant noué des accords avec la justice dans l’espoir d’une remise de peine, mais il n’a pas été officiellement mis en cause et il ne peut pas être jugé pour des faits antérieurs à son mandat.
« mal à l’aise »
Il a tout de même tenu à nier à nouveau une accusation selon laquelle il aurait participé en 2010 à une réunion lors de laquelle son parti, le PMDB (centre droit), aurait demandé le versement de 40 millions de dollars à Odebrecht. En retour, l’entreprise de construction se serait assurée un juteux contrat avec la compagnie pétrolière d’état Petrobras.
«Entendre de telles accusations est ab- solument désagréable. Cela m’a mis mal à l’aise», a réagi le président, qui a réitéré que la réunion en question, à laquelle il reconnaît avoir participé, «ne portait pas sur des versements d’argent».
M. Temer a aussi rappelé qu’il n’avait pas l’intention d’écarter les ministres visés par une enquête avant qu’ils soient formellement mis en examen.
Une centaine de politiciens de tous bords ont été mis en cause, parmi lesquels des dizaines de parlementaires.
Un ancien cadre d’odebrecht a avoué qu’un service de l’entreprise avait été spécialement créé pour distribuer des pots-de-vin.