Le cinéma québécois à l’assaut de la Chine
La guerre des tuques a déjà fait courir plus d’un million de Chinois
Grâce au succès qu’il obtient depuis sa sortie en Chine il y a deux semaines, La guerre des tuques pourrait voir s’ouvrir les portes d’un immense marché aux films d’animation québécois.
Sorti le 1er avril sur 4000 écrans, le remake du célèbre film d’hiver de la série des Contes pour tous a jusqu’à maintenant amassé plus de 40 millions de yuan, soit environ 7,7 millions de dollars canadiens, et totalisé 1 275 000 entrées.
La guerre des tuques a même conclu sa deuxième semaine en salles au septième rang du box-office, juste derrière Beauty and the Beast. Des résultats qui enchantent la productrice Marie-claude Beauchamp.
«Pour nous, tout est nouveau, donc on estime par rapport à ce qu’ont fait d’autres films canadiens et on n’en connaît pas d’autres qui ont aussi bien fonctionné», dit Mme Beauchamp, de la société CarpeDiem Film.
Chose certaine, ces résultats pourraient s’avérer payants pour d’autres films d’animation québécois, à commencer par la suite de La guerre des tuques, intitulée La course des tuques, qui devrait être mise en chantier bientôt.
DES PERMIS RARES
Le simple fait de mettre un film étranger à l’affiche en Chine constitue un véritable exploit, explique Mme Beauchamp. Les productions étrangères doivent en effet se disputer l’un des trente-quatre permis émis annuellement par le gouvernement chinois.
«C’est très limité. Notre distributeur a acheté le film il y a deux ans. Pendant tout ce temps, il ignorait s’il pourrait ou non le sortir. C’est donc un risque financier parce que l’obtention d’un permis est tributaire d’un comité qui a droit de vie ou mort sur le sort du film», racontet-elle.
À Québec, la productrice Nancy Florence Savard espère profiter du succès de La guerre des tuques pour obtenir sa première sortie en salles en Chine avec son prochain longmétrage Mission Yéti: les aventures de Nelly et Simon.
D’AUTRE FILMS
Ce ne serait pas sa première percée dans l’empire du Milieu. Ses films précédents, La légende de Sarila et Le coq de St-victor, avaient tous deux été présentés au Festival du film de Shanghaï. Le « coq » avait même été acquis par la chaîne de télé China Movie Channel, qui compte 800 millions d’abonnés.
Pour mettre les chances de son côté, elle a même accepté en cours de production de faire une version de Mission Yéti en stéréoscopie.
«On l’a fait expressément pour la Chine, qui est avide de 3D. Notre agent de ventes nous a dit que pour sortir en salles, ça prenait une version stéréoscopique. Ça m’a demandé une ronde de financement additionnelle pendant le temps des Fêtes, mais on l’a fait.»