Le Journal de Quebec

« J’ai pensé que je n’irais plus à l’université »

- DAPHNÉE DION-VIENS

Quand Anna-rose Bélanger a reçu son diagnostic de trouble du déficit de l’attention, lors de sa dernière session au cégep, ce fut le choc. «J’ai eu un peu honte. J’ai pensé que je n’irais plus à l’université», dit-elle.

Anna-rose étudiait alors en arts au cégep et la langue de Molière était depuis longtemps «sa bête noire». Elle venait de «frapper un mur» avec la préparatio­n de l’épreuve uniforme de français, dont la réussite est obligatoir­e au cégep, ce qui l’a amenée à consulter et à obtenir ce diagnostic.

ASSISTANCE

Après avoir encaissé le coup, elle a tout de même décidé de s’inscrire au baccalauré­at en enseigneme­nt de l’éducation physique, à l’université Laval. Lors de sa première session, à l’automne 2015, elle est allée cogner à la porte du centre d’aide aux étudiants. Avec l’aide d’une conseillèr­e, elle a pu avoir accès à des mesures d’accommodem­ent comme plus de temps pour passer ses examens, ce qui lui a donné un bon coup de pouce.

«Avant, j’étais toujours la dernière à terminer les examens», lance-t-elle.

Anna-rose a aussi pu compter sur les services d’un tuteur pendant sa première session, qui lui a donné beaucoup de trucs pour l’aider à mieux s’organiser. «Ça faisait beaucoup de choses à gérer et, des fois, je voyais la matière comme une montagne. Ça m’a beaucoup aidée», dit-elle.

ADAPTATION

Après avoir terminé près de deux années d’études universita­ires, Anna-rose a appris à bien fonctionne­r avec ses limitation­s. «On est tous différents, on a tous nos forces et nos faiblesses», dit-elle.

La jeune femme est toutefois encore gênée d’avoir à demander plus de temps pour passer ses examens. «Je trouve ça difficile d’être à part», dit-elle.

C’est aussi le cas pour d’autres étudiants en situation de handicap, dit Anne-louise Fournier, qui coordonne les services offerts à l’université Laval: «Leur désir le plus cher, c’est d’être comme tout le monde.»

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