Il manque 630 spécialistes
Le grand nombre de finissants ne suffit pas à pourvoir les postes de médecins vacants
Malgré les importantes cohortes de finissants, quelque 630 postes de médecins spécialistes sont vacants dans les hôpitaux du Québec.
Certaines spécialités affichent un taux de vacance nettement supérieur, dont la psychiatrie. Actuellement, jusqu’à 80 postes ne sont pas pourvus en établissement, dont une douzaine au CIUSSS du Saguenay-lac-saint-jean, montre le Plan d’effectifs médicaux (PEM) en spécialité, établi par le ministère de la Santé pour l’année en cours.
«On est très actif au niveau du recrutement, mais les établissements s’arrachent les finissants en psychiatrie au Québec. Comme la formation se fait dans les grands centres urbains, les jeunes psychiatres ont tendance à rester dans ces régions», soulève le porteparole du CIUSSS du Saguenay-lac-saint-jean, MarcAntoine Tremblay.
RETRAITES
Il manque près du tiers des effectifs requis sur le territoire, dont huit postes en psychiatrie adulte et pédopsychiatrie à l’hôpital de Chicoutimi. «Les périodes de garde reviennent souvent. Nos psychiatres sont très engagés et polyvalents», rapporte M. Tremblay.
Il y a notamment neuf postes de psychiatre à combler au CIUSSS de la Montérégie-ouest et huit autres en Mauricie-centre-du-québec. La moyenne d’âge des psychiatres québécois est assez élevée et les départs à la retraite touchent certaines équipes plus que d’autres.
PÉNURIE DE GÉRIATRES
La pénurie d’effectifs se fait particulièrement sentir en gériatrie, alors qu’une cinquantaine de postes sont à pourvoir sur une possibilité de 139. La gériatrie étant une spécialité récente, ces spécialistes sont encore en nombre restreint au Québec.
Dans un contexte de population vieillissante, il y a un retard important à rattraper, afin de tenir compte des besoins des aînés en perte d’autonomie. Il manque six gériatres au CIUSSS de la Mauricie-et-duCentre-du-québec. Cette région est aussi en déficit de quatre urgentologues et d’autant de dermatologues.
Les postes vacants ne sont pas que l’apanage des régions, puisqu’il manque huit postes en pédiatrie générale et surspécialisée au Centre mère-enfant du CHU de Québec. «Les candidats sont identifiés. Ils sont rendus à diverses étapes de leur formation complémentaire. Dans l’intervalle, les pédiatres travaillent un peu plus fort, afin que les services ne soient pas affectés», signale Geneviève Dupuis, au CHU de Québec.