Blaney souhaite que tous les Autochtones paient des impôts
« Ça brisera les chaînes qui les lient aux réserves »
Dans le cadre de sa course à la chefferie du Parti conservateur, le candidat Steven Blaney propose de «briser» le modèle des réserves autochtones et que les membres des communautés qui y vivent paient, eux aussi, des impôts.
Il s’agit, selon le député de Lévis-bellechasse, d’une nouvelle stratégie «pour établir une alliance» avec les peuples autochtones. Selon M. Blaney, l’exemption d’impôt est une «iniquité qui ne fonctionne pas».
«On doit cesser d’encourager les Autochtones à rester sur leur réserve en leur donnant cet avantage fiscal. Ça confirme que ça les isole», fait-il valoir.
«Des Autochtones me disent qu’ils ne veulent plus vivre dans une réserve, que ça ne fonctionne pas. Et c’est difficile pour eux, car le gouvernement ne leur donne pas la possibilité d’avoir du logement hors des réserves», poursuit le député.
UNE IDÉE « COURAGEUSE »
Il convient qu’il s’agit d’une idée «qui demande du courage», mais qu’elle est essentielle pour que les Autochtones puissent contribuer pleinement et à part entière à la prospérité du pays.
Pour l’heure, le projet n’a pas été présenté aux grands chefs des communautés. Reste à voir comment la stratégie de M. Blaney sera reçue.
« PAS D’INTÉGRATION FORCÉE »
Joint par Le Journal, le grand chef des Hurons-wendat, Konrad Sioui, a vivement réagi à la proposition de M. Blaney, qu’il juge «d’intégration forcée». «Nous ne sommes pas isolés du tout, on est à une autre époque. S’il veut moderniser la loi, il devrait en jaser un petit peu avec moi, ma porte est toujours ouverte», a-til fait savoir.
«Juste l’hôtel-musée où il était [pour son annonce] transfère 800 000 $ en taxes et i mpôts aux deux gouvernements chaque année. Nous les faisons, nos rapports d’impôts et on les leur envoie», a ajouté M. Sioui, en précisant que le modèle actuel est «très efficace».
«Nous avons, à Wendake, un développement économique, culturel et touristique qui fonctionne très bien. Nous avons de l’emploi, une force intérieure pour défendre nos territoires, un traité avec la Couronne britannique… C’est un package que nous ne sommes pas prêts à abandonner pour un plat vide», a-t-il conclu.
—Avec la collaboration d’élisa Cloutier