Le Journal de Quebec

42 heures à Pornic

Au 19e siècle, la jolie petite ville de Pornic, située en Bretagne Sud (région des Pays de la Loire), était une station balnéaire très recherchée sur la côte de Jade. Les riches marchands nantais s’y construisa­ient de luxueuses villas dans lesquelles leur

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JOUR 1

Depuis plus de 30 ans, les touristes viennent de partout pour jouir des bienfaits de la thalassoth­érapie en ce lieu. On fera donc comme eux. Au départ de Nantes, il faut compter environ 45 minutes en automobile avant de se garer à l’alliance Thalasso Pornic, qui surplombe la plage de la Source. Le site est magnifique. Il faut dire que ce centre s’est implanté dans ce qui fut, à la fin du 19e siècle, le Casino de Pornic. C’est aujourd’hui un hôtel moderne et lumineux de 120 chambres, avec bars et restaurant­s et, bien entendu, l’espace Forme Thalassoth­érapie & Spa.

www.thalassopo­rnic.com

13 h

En attendant de prendre possession de sa chambre, on se rend au restaurant-bar La Terrasse. Là, face à l’océan et à cette petite crique de sable fin, en dégustant les menus légers et les smoothies bio préparés par le chef, on laisse le stress s’envoler. Va-t-on vraiment pouvoir visiter cette jolie ville ou va-t-on plutôt succomber à l’attrait de cet immense centre de thalassoth­érapie?

15 h

C’est finalement la thalasso avec sa piscine d’eau de mer (à 29 ºc), son gym, son sauna, son hammam à l’eucalyptus, sa salle de relaxation et surtout son parcours aquatique de 350 m² d’eau de mer chauffée à 33 °C, ses douches en cascade, ses bains à turbulence­s et son bassin d’eau froide (idéal pour la récupérati­on) qui gagne. C’est ça, les vacances!

18 h

Petite randonnée sur la grève, près de cette eau d’un vert profond qui lui a valu son nom (côte de Jade), histoire de faire le plein d’air salin après cette journée de détente ultime.

20 h

Repas au restaurant panoramiqu­e La Source en laissant son regard se perdre sur la mer tout en dégustant une cuisine traditionn­elle bretonne surtout composée de fruits de mer.

JOUR 2

Maintenant qu’on a imité les nombreux curistes et profité des bienfaits du climat marin et des vertus curatives de cette eau de mer, on prend la direction de la ville afin de participer à une visite guidée permettant de connaître son histoire pour ensuite se perdre dans ses petites ruelles.

Dans le Vieux-port, on apprend que, de l’an 1600 à la moitié du 18e siècle, les pêcheurs de Pornic étaient appelés les Terreneuva parce qu’ils pêchaient la morue à Terre-neuve. Partis six mois, ils devaient, afin de s’assurer d’être justement payés, couper la langue de chaque morue pêchée et la conserver. Au retour, il suffisait de compter les langues.

Du port, on marche jusqu’à la Fraisière, une crêperie devenue un incontourn­able pour les promeneurs qui s’y arrêtent pour acheter une crêpe ou leur fameuse crème glacée — aux fraises, bien sûr! Difficile de résister et, comme eux, on achète une glace, que l’on déguste sur un muret, d’ailleurs surnommé le Mur de la lèche!

On emprunte ensuite le trottoir de bois qui mène jusqu’au château

ayant appartenu à Barbe Bleue, oui, oui, le même Barbe Bleue dont Perreault s’est inspiré pour son conte. Ce dernier avait cependant plusieurs châteaux et il n’a jamais habité celui-ci, qu’il a laissé à ses soldats. Aucun crime n’y a donc été commis.

À Pornic, on doute de l’histoire sanglante du personnage accusé, reconnu coupable et pendu pour le meurtre de 700 à 800 enfants. Il les aurait tués lors de séances de magie noire pratiquées dans le but de trouver la pierre philosopha­le, capable de changer le plomb en or. Selon plusieurs, il aurait été victime d’un complot pour s’emparer de ses biens.

Quoi qu’il en soit, l’endroit est aujourd’hui une résidence privée. La visite guidée par l’office du tourisme de Pornic (www.ot-pornic.fr) permet d’entrer dans les jardins et de voir le château de très près (pas l’intérieur).

De là, on grimpe un peu pour se retrouver dans la partie médiévale avec ses petites rues, ses halles (jeudi et dimanche) qui datent du 17e siècle et qui furent créées par le seigneur de Ré (qui combattit aux côtés de Jeanne d’arc), désireux d’écouler les marchandis­es perçues comme taxes.

On peut goûter les spécialité­s pornicaise­s dans de petits restaurant­s, flâner dans les boutiques et visiter

la Faïencerie (1950), connue pour son célèbre bol Petit Breton. Anima- tion tous les jours sur réservatio­n avec atelier de décoration. Les mardis et jeudis, on peut voir les dames peindre les faïences.

www.faïencerie-pornic.fr

18 h

On s’attable au restaurant Beau

Rivage, sur la plage de la Birochère, où, après un apéro, on succombe à la cuisine de Gérard Corchia et ses poissons frais, qu’il a lui-même choisis dans les filets, à la criée du matin. Un délice qu’on prolonge jusqu’à la tombée du jour.

Pour regagner sa chambre, on emprunte la portion du sentier des Douaniers, qui longe la mer en direction de l’hôtel. Créé en 1791 pour empêcher la contreband­e, ce sentier est tombé dans l’oubli au début du 20e siècle, mais les randonneur­s qui l’ont découvert et emprunté lui ont donné une seconde vie.

C’est une belle occasion d’admirer cette côte sauvage parsemée de nombreux «carrelets» (cabanes) pour la pêche.

À noter: le sentier des Douaniers fait 10 km à Pornic. De nombreuses sections sont ouvertes au public sur toute la côte.

Meilleur temps pour s’y rendre: juillet et août.

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 ??  ?? Le quai de Pornic avec, en fond de scène, le château de Barbe Bleue.
Le quai de Pornic avec, en fond de scène, le château de Barbe Bleue.
 ??  ?? L’alliance Thalasso Pornic est établi dans ce qui était autrefois le Casino de Pornic. À ses pieds, la plage de la Source.
L’alliance Thalasso Pornic est établi dans ce qui était autrefois le Casino de Pornic. À ses pieds, la plage de la Source.
 ??  ?? En suivant le Sentier des douaniers, on aperçoit de nombreux carrelets ou cabanes de pêcheurs.
En suivant le Sentier des douaniers, on aperçoit de nombreux carrelets ou cabanes de pêcheurs.
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