Le Journal de Quebec

Vote massif des Français de Québec

Des centaines d’électeurs se sont déplacés au Collège Stanislas

- PIERRE-PAUL BIRON

Des centaines de Français vivant maintenant au Québec ont rempli leur devoir de citoyens hier, au Collège Stanislas, en votant pour l’élection présidenti­elle, qui sera historique pour la patrie, selon plusieurs d’entre eux.

Une longue file de Français d’origine s’étirait déjà à l’extérieur des bureaux de vote tôt en matinée malgré une météo peu conviviale. Ce n’était certaineme­nt pas la pluie et une températur­e d’à peine quelques degrés au-dessus de zéro qui allaient empêcher les ressortiss­ants de participer à cette démocratie qu’ils chérissent malgré la distance. Et la longue attente? Pas assez non plus pour éloigner les Français de la politique.

CAMPAGNE DÉCEVANTE

À travers tous ces gens venus voter, difficile de faire un portrait clair de ce dont pourrait avoir l’air le vote à Québec. Si certains blâment la droite, d’autres critiquent la gauche et aucune tendance claire ne ressort vraiment. En fait, le seul point sur lequel tous s’entendent, c’est sur la campagne, que plusieurs ont qualifiée de «décevante» et de «déconnecté­e».

«Ç’a été une campagne sale et au cours de laquelle aucun des candidats n’a réellement abordé les vrais problèmes des Français», estime Laurent Martin, un Parisien installé à Québec depuis quatre ans et qui se désole un peu de cette présidenti­elle. «On a les politicien­s qu’on mérite, malheureus­ement.»

Un peu plus loin, un autre électeur s’avouait déçu de ces derniers mois de campagne «pas à la hauteur des enjeux». «On a peu parlé de l’économie, de l’europe, de l’immigratio­n, de la dette et surtout de l’avenir. On parle comptable, mais on ne parle pas de projet», souligne cet homme qui réside à Québec depuis 20 ans et qui a préféré conserver l’anonymat en raison de son emploi.

EFFET LE PEN

Après Donald Trump aux États-unis l’automne dernier, une candidate qui mise aussi sur le protection­nisme et sur des politiques d’immigratio­n controvers­ée pourrait prendre le pouvoir en France. Les Français d’ici craignent-ils Marine Le Pen?

«Le Front national est un parti dangereux, à mon avis. Si elle prend le pouvoir, on devra s’assurer que les instances démocratiq­ues feront le jeu et empêcheron­t de passer dans une dérive», i nsiste Laurent Martin.

Malgré la réticence de plusieurs, certains admettent se reconnaîtr­e dans les idées de la candidate. Sans nécessaire­ment confirmer qu’elle aurait leur vote, des gens rencontrés samedi disaient y réfléchir. «Je comprends les gens qui votent FN. Elle touche des points qui rejoignent beaucoup de Français, alors que d’autres partis ne le font pas», faisait remarquer un autre électeur.

Près 10 000 ressortiss­ants français se trouvent sur le territoire du consulat général de France à Québec.

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À Québec, de nombreux Français ont fait la file pour voter au Collège Stanislas.

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