Vote massif des Français de Québec
Des centaines d’électeurs se sont déplacés au Collège Stanislas
Des centaines de Français vivant maintenant au Québec ont rempli leur devoir de citoyens hier, au Collège Stanislas, en votant pour l’élection présidentielle, qui sera historique pour la patrie, selon plusieurs d’entre eux.
Une longue file de Français d’origine s’étirait déjà à l’extérieur des bureaux de vote tôt en matinée malgré une météo peu conviviale. Ce n’était certainement pas la pluie et une température d’à peine quelques degrés au-dessus de zéro qui allaient empêcher les ressortissants de participer à cette démocratie qu’ils chérissent malgré la distance. Et la longue attente? Pas assez non plus pour éloigner les Français de la politique.
CAMPAGNE DÉCEVANTE
À travers tous ces gens venus voter, difficile de faire un portrait clair de ce dont pourrait avoir l’air le vote à Québec. Si certains blâment la droite, d’autres critiquent la gauche et aucune tendance claire ne ressort vraiment. En fait, le seul point sur lequel tous s’entendent, c’est sur la campagne, que plusieurs ont qualifiée de «décevante» et de «déconnectée».
«Ç’a été une campagne sale et au cours de laquelle aucun des candidats n’a réellement abordé les vrais problèmes des Français», estime Laurent Martin, un Parisien installé à Québec depuis quatre ans et qui se désole un peu de cette présidentielle. «On a les politiciens qu’on mérite, malheureusement.»
Un peu plus loin, un autre électeur s’avouait déçu de ces derniers mois de campagne «pas à la hauteur des enjeux». «On a peu parlé de l’économie, de l’europe, de l’immigration, de la dette et surtout de l’avenir. On parle comptable, mais on ne parle pas de projet», souligne cet homme qui réside à Québec depuis 20 ans et qui a préféré conserver l’anonymat en raison de son emploi.
EFFET LE PEN
Après Donald Trump aux États-unis l’automne dernier, une candidate qui mise aussi sur le protectionnisme et sur des politiques d’immigration controversée pourrait prendre le pouvoir en France. Les Français d’ici craignent-ils Marine Le Pen?
«Le Front national est un parti dangereux, à mon avis. Si elle prend le pouvoir, on devra s’assurer que les instances démocratiques feront le jeu et empêcheront de passer dans une dérive», i nsiste Laurent Martin.
Malgré la réticence de plusieurs, certains admettent se reconnaître dans les idées de la candidate. Sans nécessairement confirmer qu’elle aurait leur vote, des gens rencontrés samedi disaient y réfléchir. «Je comprends les gens qui votent FN. Elle touche des points qui rejoignent beaucoup de Français, alors que d’autres partis ne le font pas», faisait remarquer un autre électeur.
Près 10 000 ressortissants français se trouvent sur le territoire du consulat général de France à Québec.