Le Journal de Quebec

Du porte-à-porte pour soulager ses douleurs

Le gouverneme­nt refuse de l’aider à quitter le froid

- Pierre-paul Biron

Une accidentée de la route, victime de graves brûlures chimiques, doit se résigner à faire du porte-à-porte pour amasser l’argent qui lui permettrai­t de se soigner, faute d’appui du gouverneme­nt dans sa volonté d’adapter le « No-fault » aux réalités d’aujourd’hui.

Nancy Leblond est à court de ressources. Après des mois de travail pour amasser les 1400 signatures d’une pétition qu’elle a déposée à l’assemblée nationale en décembre, la femme de 42 ans n’en peut plus d’être ignorée par le gouverneme­nt depuis son accident, en 1995.

Elle avait alors subi de graves brûlures chimiques en raison de l’explosion d’un coussin gonflable défectueux, blessures qui provoquent de nombreuses crises encore aujourd’hui.

AUCUNE AIDE

«On m’a dit qu’on allait m’aider quand je déposerais la pétition, mais il n’y a jamais eu de vote en chambre. Ils m’ont seulement répondu dans une lettre arrivée quatre mois plus tard que rien n’allait changer», soupire la dame en parlant de la clause qu’elle demandait dans la loi du «No-fault», qui lui permettrai­t de poursuivre au civil General Motors, le fabricant de la Firefly en cause dans son calvaire.

«Ma députée (Véronyque Tremblay) m’a dit qu’il fallait le voir sur l’ensemble du Québec. Que, pour la population, le régime est avantageux. Donc, en gros, ce qu’on me dit, c’est de fermer ma gueule et de prendre mon trou.»

PORTE-À-PORTE

Enflure du visage, incapacité de bouger, vomissemen­ts, douleurs incontrôla­bles, les six mois par année de froid québécois ont un effet terrible sur la santé de la femme.

«Le moindre petit courant d’air froid réactive l’effet des produits chimiques sur mon visage. Mon neurologue m’a dit que le seul traitement qu’il me reste, c’est d’aller dans un endroit chaud et sec six mois par année», explique-t-elle.

Sauf qu’avec seulement 2800 $ par mois de la SAAQ et des prestation­s d’aidant naturel, elle et son conjoint doivent aujourd’hui se résoudre à faire du porteà-porte.

Sans possibilit­é de poursuivre et sans fonds supplément­aires du gouverneme­nt, c’est leur seule option pour amasser l’argent qui permettrai­t à Mme Leblond de partir.

«J’en suis rendu à vendre mes affaires et partir parce que mon gouverneme­nt ne m’aide pas. Je veux juste vivre comme un humain, ce n’est pas si terrible à demander.»

 ??  ?? Nancy Leblond a lancé sa fondation en janvier 2015 pour donner de la visibilité à sa cause et amasser des dons. Elle doit aujourd’hui à faire du porte-à-porte pour trouver l’argent afin d’aller soulager ses douleurs à l’étranger durant les mois d’hiver.
Nancy Leblond a lancé sa fondation en janvier 2015 pour donner de la visibilité à sa cause et amasser des dons. Elle doit aujourd’hui à faire du porte-à-porte pour trouver l’argent afin d’aller soulager ses douleurs à l’étranger durant les mois d’hiver.

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