Naissances en série
Donner la vie est une expérience qui peut être belle, inoubliable, complexe et parfois douloureuse. Anne-marie Olivier et son équipe de collaborateurs arrivent au terme du processus de conception de Venir au monde. Les contractions ont commencé. Le bébé est prêt à sortir.
À l’affiche à partir du 25 avril au Trident, Venir au monde est une création bâtie à partir de témoignages de naissances qui ont été recueillis au cours des derniers mois. L’histoire s’articule autour d’un accident de la route survenu en plein milieu de la nuit, en Ontario.
«Une femme, qui se rendait à l’hôpital pour accoucher, a heurté un orignal. Elle était seule dans l’auto. Une fille est venue à son secours et elles sont demeurées amies depuis. Venir au monde part de cette histoire pour raconter la naissance de toutes les personnes qui vont arriver sur les lieux de l’accident», a raconté Anne- Marie Olivier, lors d’un entretien.
L’auteure, comédienne et directrice artistique aime les événements qui transforment l’être humain.
«Dans les affaires les plus grandes que j’ai vécues, il y a eu celle de donner la vie. C’est parfois plein de souffrances, plein d’imprévus, ça ne se passe jamais comme tu l’as pensé, mais, en même temps, je trouve ça beau. Ça m’a donné l’idée d’investiguer s’il était possible de faire un spectacle avec ça», a-t-elle précisé.
NAISSANCE COMPLEXE
Venir au monde aborde l’idée d’avoir envie de vivre plus fort, plus consciemment, avec plus de fougue, de soif, de courage et d’appétit.
«C’est connecté au fait d’être en vie, que nous sommes mortels, de ce qu’on fait de sa vie et du sens qu’on veut lui donner», explique-t-elle, en indiquant que ce questionnement est le fil conducteur des oeuvres qu’elle essaie d’écrire.
«Mon regret, avec ce spectacle, a-t-elle ajouté, c’est de ne pas être capable de raconter toutes les histoires que j’ai reçues. Elles étaient toutes extrêmement précieuses et fortes, mais on a pris celles qui sortaient plus de l’ordinaire. Les histoires qui se passent bien ne sont pas celles qui sont les plus théâtrales.»
À quelques jours de la naissance, Anne-marie Olivier avoue que la période de gestation a été complexe, rock’n’roll et risquée, avec son travail de directrice artistique et de codirectrice générale du Trident.
«Je ne regrette rien, mais c’est quelque chose que je ne ferais plus. Ça prenait vraiment une dose d’inconscience pour se lancer dans ce genre d’aventure. J’espère que le résultat sera aussi intéressant que le chemin parcouru», a-t-elle conclu.
« Le théâtre, c’est en réalité la genèse de la création » - Antonin Artaud