Une allure d’enfer POUR LE P’TIT NOUVEAU
Il y a un petit nouveau chez Toyota, et il est loin d’être beige.
Le voici finalement, le C-HR 2018. De l’avant jusqu’à l’arrière, on a affaire à un véhicule totalement déjanté. Et comme si ce n’était pas assez, on nous le propose avec des couleurs bien vivantes!
Il n’y a pas à dire, c’est un loup solitaire dans la famille Toyota. Regardez-le de tous les angles, vous verrez bien qu’on est à des années-lumière de la bonne vieille Corolla.
Et après des mois d’attente, il s’apprête enfin à faire son arrivée chez les concessionnaires québécois. Et on a pu mettre la main dessus pour une petite virée dans les Laurentides.
SOUS LE CAPOT
Premier constat: si le C-HR se démarque par un design explosif, sa conduite, elle, s’avère beaucoup plus conventionnelle.
Animé par un bloc à quatre cylindres de 2,0 litres, le C-HR (pour Compact High Rider) propose une écurie de 144 chevaux et un couple de 139 livres-pieds. Rien pour écrire à sa mère.
Construit à partir de la même plateforme que la Prius, le C-HR est aussi commercialisé en version hybride sur le marché européen. Pas en Amérique, toutefois.
Bref, toutes les versions se retrouvent équipées du même moteur.
Et de la même transmission, aussi; une automatique à variation continue.
Les accélérations se font plutôt timides, surtout à partir de zéro. Le C-HR se rattrape avec une conduite surprenante, gracieuseté d’un centre de gravité assez bas et d’une direction d’une précision très satisfaisante.
Reste qu’avec un tel look, le C-HR inspire un comportement plus dynamique, voire sportif. Or, si vous prenez le volant en vous attendant à de grandes performances, vous risquez d’être déçus.
En comparaison au Honda HR-V ou au Jeep Renegade, toutefois, on se positionne dans la moyenne. Même chose pour la consommation d’essence combinée ville/route de 8,2 L/100 km.
À l’intérieur, l’habitacle se veut pas mal plus classique que le design extérieur. La position de conduite est appréciable, même si la visibilité latérale est quelque peu amputée par la ligne fuyante du véhicule.
Les passagers arrière sont toutefois les plus grandes victimes de ce design. Le toit très bas rend les voyages à l’arrière plutôt ardus. Pour les enfants, ça va, mais si vous mesurez six pieds, vous risquez de la trouver moins drôle.
L’espace du coffre est lui aussi plutôt restreint, avec un espace de chargement limité à 538 litres.
Quelques lacunes
Oui, ce véhicule au design complètement éclaté est bien un Toyota. Et il aura la lourde tâche de faire sa place dans le compétitif créneau des VUS sous-compacts. Je dis VUS, mais le nouveau C-HR peut difficilement être catégorisé ainsi. En décidant de ne pas proposer de rouage intégral, Toyota se peinture quelque peu dans un coin.
On nous dit que la majorité des consommateurs visés seront à l’aise avec les roues motrices avant. Et que s’ils tiennent absolument aux quatre pattes, ils peuvent toujours se tourner vers le RAV4.
Le hic, c’est que la totalité des concurrents du C-HR proposent les quatre roues motrices en option. Honda HR-V, Nissan Juke, Mazda CX-3, nommez-les. Ça risque de faire mal aux ventes de ce petit nouveau, surtout dans un marché comme le nôtre...
Ce n’est d’ailleurs pas la seule lacune notable au nouveau C-HR. Plusieurs commodités qu’on retrouve partout ailleurs dans l’industrie ne sont pas au menu avec ce modèle. Même pas en option. Des exemples? Le toit ouvrant et le système de navigation. Pas moyen de les commander, même pas avec la version XLE Premium. La connectivité avec les systèmes Apple Carplay et Android Auto brille aussi par son absence. Plutôt étrange, pour un véhicule qui vise une clientèle qui ne jure que par son téléphone intelligent…
Autre truc plutôt curieux: la caméra de recul est offerte de série, mais au lieu de l’afficher sur l’écran de 7 pouces (lui aussi de série), on nous projette l’image à même le rétroviseur, dans un minuscule petit carré. Pas l’idéal…
Au moins, Toyota se rattrape en proposant l’ensemble de sécurité active Safety Sense. De série, tous les C-HR seront ainsi équipés de: Système précollision avec détection des piétons Système d’alerte de sortie de voie avec assistance à la direction Feux de route automatiques Régulateur de vitesse adaptatif Ajoutez à cela un total de 10 coussins gonflables, et vous comprendrez qu’on n’a pas lésiné sur la sécurité.
la facture
Disponible dès le début du mois de mai, le C-HR 2018 sera vendu à partir de 24 690 $.
Pour la version Premium, à laquelle on ajoute notamment des jantes de 18 pouces, des moniteurs d’angles morts et le démarrage par bouton-poussoir, il faut compter 1600$ de plus. C’est pas mal plus cher que chez la compétition. Par exemple, le Honda HR-V et le Mazda CX-3, deux de ses plus grands rivaux, sont respectivement disponibles à partir de 21 150 $ et 20 695 $. L’ensemble Safety Sense et la solide réputation de fiabilité des produits Toyota sauront-ils convaincre les acheteurs? À vous de voir où sont vos priorités.