Le Journal de Quebec

Une allure d’enfer POUR LE P’TIT NOUVEAU

Il y a un petit nouveau chez Toyota, et il est loin d’être beige.

- FRÉDÉRIC MERCIER

Le voici finalement, le C-HR 2018. De l’avant jusqu’à l’arrière, on a affaire à un véhicule totalement déjanté. Et comme si ce n’était pas assez, on nous le propose avec des couleurs bien vivantes!

Il n’y a pas à dire, c’est un loup solitaire dans la famille Toyota. Regardez-le de tous les angles, vous verrez bien qu’on est à des années-lumière de la bonne vieille Corolla.

Et après des mois d’attente, il s’apprête enfin à faire son arrivée chez les concession­naires québécois. Et on a pu mettre la main dessus pour une petite virée dans les Laurentide­s.

SOUS LE CAPOT

Premier constat: si le C-HR se démarque par un design explosif, sa conduite, elle, s’avère beaucoup plus convention­nelle.

Animé par un bloc à quatre cylindres de 2,0 litres, le C-HR (pour Compact High Rider) propose une écurie de 144 chevaux et un couple de 139 livres-pieds. Rien pour écrire à sa mère.

Construit à partir de la même plateforme que la Prius, le C-HR est aussi commercial­isé en version hybride sur le marché européen. Pas en Amérique, toutefois.

Bref, toutes les versions se retrouvent équipées du même moteur.

Et de la même transmissi­on, aussi; une automatiqu­e à variation continue.

Les accélérati­ons se font plutôt timides, surtout à partir de zéro. Le C-HR se rattrape avec une conduite surprenant­e, gracieuset­é d’un centre de gravité assez bas et d’une direction d’une précision très satisfaisa­nte.

Reste qu’avec un tel look, le C-HR inspire un comporteme­nt plus dynamique, voire sportif. Or, si vous prenez le volant en vous attendant à de grandes performanc­es, vous risquez d’être déçus.

En comparaiso­n au Honda HR-V ou au Jeep Renegade, toutefois, on se positionne dans la moyenne. Même chose pour la consommati­on d’essence combinée ville/route de 8,2 L/100 km.

À l’intérieur, l’habitacle se veut pas mal plus classique que le design extérieur. La position de conduite est appréciabl­e, même si la visibilité latérale est quelque peu amputée par la ligne fuyante du véhicule.

Les passagers arrière sont toutefois les plus grandes victimes de ce design. Le toit très bas rend les voyages à l’arrière plutôt ardus. Pour les enfants, ça va, mais si vous mesurez six pieds, vous risquez de la trouver moins drôle.

L’espace du coffre est lui aussi plutôt restreint, avec un espace de chargement limité à 538 litres.

Quelques lacunes

Oui, ce véhicule au design complèteme­nt éclaté est bien un Toyota. Et il aura la lourde tâche de faire sa place dans le compétitif créneau des VUS sous-compacts. Je dis VUS, mais le nouveau C-HR peut difficilem­ent être catégorisé ainsi. En décidant de ne pas proposer de rouage intégral, Toyota se peinture quelque peu dans un coin.

On nous dit que la majorité des consommate­urs visés seront à l’aise avec les roues motrices avant. Et que s’ils tiennent absolument aux quatre pattes, ils peuvent toujours se tourner vers le RAV4.

Le hic, c’est que la totalité des concurrent­s du C-HR proposent les quatre roues motrices en option. Honda HR-V, Nissan Juke, Mazda CX-3, nommez-les. Ça risque de faire mal aux ventes de ce petit nouveau, surtout dans un marché comme le nôtre...

Ce n’est d’ailleurs pas la seule lacune notable au nouveau C-HR. Plusieurs commodités qu’on retrouve partout ailleurs dans l’industrie ne sont pas au menu avec ce modèle. Même pas en option. Des exemples? Le toit ouvrant et le système de navigation. Pas moyen de les commander, même pas avec la version XLE Premium. La connectivi­té avec les systèmes Apple Carplay et Android Auto brille aussi par son absence. Plutôt étrange, pour un véhicule qui vise une clientèle qui ne jure que par son téléphone intelligen­t…

Autre truc plutôt curieux: la caméra de recul est offerte de série, mais au lieu de l’afficher sur l’écran de 7 pouces (lui aussi de série), on nous projette l’image à même le rétroviseu­r, dans un minuscule petit carré. Pas l’idéal…

Au moins, Toyota se rattrape en proposant l’ensemble de sécurité active Safety Sense. De série, tous les C-HR seront ainsi équipés de: Système précollisi­on avec détection des piétons Système d’alerte de sortie de voie avec assistance à la direction Feux de route automatiqu­es Régulateur de vitesse adaptatif Ajoutez à cela un total de 10 coussins gonflables, et vous comprendre­z qu’on n’a pas lésiné sur la sécurité.

la facture

Disponible dès le début du mois de mai, le C-HR 2018 sera vendu à partir de 24 690 $.

Pour la version Premium, à laquelle on ajoute notamment des jantes de 18 pouces, des moniteurs d’angles morts et le démarrage par bouton-poussoir, il faut compter 1600$ de plus. C’est pas mal plus cher que chez la compétitio­n. Par exemple, le Honda HR-V et le Mazda CX-3, deux de ses plus grands rivaux, sont respective­ment disponible­s à partir de 21 150 $ et 20 695 $. L’ensemble Safety Sense et la solide réputation de fiabilité des produits Toyota sauront-ils convaincre les acheteurs? À vous de voir où sont vos priorités.

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Toyota C-HR 2018
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