Dispute de 120 000 $ pour une haie
Une longue et coûteuse chicane entre voisins à Chicoutimi
Une chicane entre deux voisins d’un quartier cossu de Chicoutimi qui se disputent au sujet d’une haie de cèdres a dérapé de façon spectaculaire au fil des dernières années.
À coups de poursuites et de contrepoursuites, les deux parties ont dépensé sur une période de tout près d’un an une somme astronomique de plus de 120 000 $ en frais d’avocats dans ce litige.
Le hic, c’est que ni l’un ni l’autre n’a obtenu tout ce qu’il voulait à la lumière d’une décision récemment rendue par un juge, qui a dû trancher le litige.
DEPUIS 2004
L’origine de cette dispendieuse querelle remonte à 2004. Selon la décision rendue par le juge Martin Dallaire, de la Cour supérieure, le 10 avril dernier, la demanderesse a coupé une première fois la cime de la haie de cèdres qui sépare les deux propriétés afin d’avoir une vue sur le Saguenay et les monts Valin.
Les défendeurs dans cette affaire, qui habitent juste derrière, n’ont pas apprécié cette initiative prise sans leur consentement. Les propriétaires font valoir que la haie leur procure une intimité à laquelle ils tiennent mordicus.
Puisque la haie se trouve dans les faits sur leur propriété, ils envoient alors une première mise en demeure à leurs voisins.
En réponse, ceux-ci offrent un chèque en blanc pour couvrir les frais d’avocats (900 $) et une lettre d’excuse à leurs voisins. Les choses se calment ensuite pendant plusieurs années, jusqu’à ce que la haie repousse et redevienne source de conflit.
INTIMIDATION
En 2011, une entente intervient entre les deux parties afin de faire tailler la haie. Au moment prévu d’entamer les travaux de coupe, les choses s’enveniment et les travaux sont interrompus sur-le-champ.
Des tentatives de conciliation impliquant des avocats demeurent vaines au cours des années suivantes.
Puis, en 2015, une nouvelle mise en demeure envoyée sous prétexte que la haie constitue un danger devient alors la goutte qui fait déborder le vase.
«C’est une manoeuvre d’intimidation dans le but de leur faire changer d’idée. Il n’est absolument plus question de la cime […] alors que tout cela est à l’origine de leurs querelles», peut-on lire dans la décision du juge.
Les deux parties se lancent alors dans une guerre juridique qui aura fait grimper leurs factures de façon exponentielle.
C’est finalement le juge qui a dû émettre une ordonnance permanente obligeant le propriétaire de ladite haie à l’entretenir de manière précise tous les deux ans.
Par ailleurs, aucune des deux parties n’a reçu la moindre compensation financière du tribunal.