Le Journal de Quebec

Dispute de 120 000 $ pour une haie

Une longue et coûteuse chicane entre voisins à Chicoutimi

- PIERRE-ALEXANDRE MALTAIS

Une chicane entre deux voisins d’un quartier cossu de Chicoutimi qui se disputent au sujet d’une haie de cèdres a dérapé de façon spectacula­ire au fil des dernières années.

À coups de poursuites et de contrepour­suites, les deux parties ont dépensé sur une période de tout près d’un an une somme astronomiq­ue de plus de 120 000 $ en frais d’avocats dans ce litige.

Le hic, c’est que ni l’un ni l’autre n’a obtenu tout ce qu’il voulait à la lumière d’une décision récemment rendue par un juge, qui a dû trancher le litige.

DEPUIS 2004

L’origine de cette dispendieu­se querelle remonte à 2004. Selon la décision rendue par le juge Martin Dallaire, de la Cour supérieure, le 10 avril dernier, la demanderes­se a coupé une première fois la cime de la haie de cèdres qui sépare les deux propriétés afin d’avoir une vue sur le Saguenay et les monts Valin.

Les défendeurs dans cette affaire, qui habitent juste derrière, n’ont pas apprécié cette initiative prise sans leur consenteme­nt. Les propriétai­res font valoir que la haie leur procure une intimité à laquelle ils tiennent mordicus.

Puisque la haie se trouve dans les faits sur leur propriété, ils envoient alors une première mise en demeure à leurs voisins.

En réponse, ceux-ci offrent un chèque en blanc pour couvrir les frais d’avocats (900 $) et une lettre d’excuse à leurs voisins. Les choses se calment ensuite pendant plusieurs années, jusqu’à ce que la haie repousse et redevienne source de conflit.

INTIMIDATI­ON

En 2011, une entente intervient entre les deux parties afin de faire tailler la haie. Au moment prévu d’entamer les travaux de coupe, les choses s’enveniment et les travaux sont interrompu­s sur-le-champ.

Des tentatives de conciliati­on impliquant des avocats demeurent vaines au cours des années suivantes.

Puis, en 2015, une nouvelle mise en demeure envoyée sous prétexte que la haie constitue un danger devient alors la goutte qui fait déborder le vase.

«C’est une manoeuvre d’intimidati­on dans le but de leur faire changer d’idée. Il n’est absolument plus question de la cime […] alors que tout cela est à l’origine de leurs querelles», peut-on lire dans la décision du juge.

Les deux parties se lancent alors dans une guerre juridique qui aura fait grimper leurs factures de façon exponentie­lle.

C’est finalement le juge qui a dû émettre une ordonnance permanente obligeant le propriétai­re de ladite haie à l’entretenir de manière précise tous les deux ans.

Par ailleurs, aucune des deux parties n’a reçu la moindre compensati­on financière du tribunal.

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Le juge a finalement dû émettre une ordonnance permanente obligeant le propriétai­re de ladite haie à l’entretenir de manière précise tous les deux ans.

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