Le Journal de Quebec

Plus de jeunes chez les adultes

Les centres sont de plus en plus fréquentés par des étudiants de 19 ans et moins

- Daphnée Dion-viens l daphneedv

Le nombre de jeunes de 19 ans et moins qui fréquenten­t les centres d’éducation aux adultes sont plus nombreux que jamais. On en compte près de 80 000 au Québec, soit 11 500 de plus qu’il y a dix ans, dont plusieurs élèves à besoins particulie­rs qui n’ont pas accès à des services spécialisé­s.

Sylvie Desranleau enseigne à l’éducation des adultes depuis près de 33 ans. «Quand j’ai commencé à enseigner [...] c’était des gens qui étaient là pour améliorer leur sort. Aujourd’hui, ce sont des élèves qui ont eu des problèmes au secteur jeunes ou qui ont atteint 18 ans et qu’on ne veut plus dans les écoles secondaire­s», lance-t-elle.

Les jeunes sont maintenant si présents dans les centres d’éducation aux adultes qu’ils sont en train de devenir «de nouvelles écoles secondaire­s», affirme de son côté Pierre Doray, président de l’institut de coopératio­n pour l’éducation des adultes. Depuis la fin des années 2000, il n’est dorénavant plus nécessaire d’attendre un an après avoir quitté l’école secondaire pour s’inscrire à l’éducation des adultes, ce qui a facilité le passage de plusieurs jeunes d’un secteur à l’autre.

«C’est surprenant qu’on ait autant de jeunes qui ont besoin de l’éducation aux adultes à 17 ans. C’est le symptôme de quelque chose», affirme de son côté Sylvie Théberge, vice-présidente de la Fédération des syndicats de l’enseigneme­nt (FSE-CSQ).

Certains font le saut pour essayer une formule différente de l’école secondaire, puisque l’apprentiss­age s’y fait de façon individual­isée. «Je suis un peu plus lent, ça me permet d’aller à mon rythme», af- firme Pierre-olivier, un élève du centre Louis-jolliet rencontré cet automne.

MANQUE DE SERVICES

Les élèves qui ont des troubles d’apprentiss­age ou d’attention sont aussi de plus en plus nombreux, affirme Patrick Deschênes, qui enseigne dans un centre d’éducation des adultes de Beauport. «Les élèves changent, leurs besoins aussi, mais pas le mode de financemen­t. On est vraiment le parent pauvre du réseau de l’éducation», lance-t-il.

À l’échelle de la province, une trentaine de profession­nels donnent un coup de pouce à 260 000 élèves à l’éducation des adultes, selon un relevé effectué par la FSE à partir des chiffres du ministère de l’éducation. Dans son dernier budget, le gouverneme­nt Couillard prévoit toutefois des sommes supplément­aires pour embaucher des ressources pour aider ces élèves, mais seulement à partir de l’automne 2018.

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Au centre Louis-jolliet, à Québec, plusieurs jeunes fréquenten­t l’éducation aux adultes.
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