Le Journal de Quebec

Bois d’oeuvre : le fédéral doit s’activer

- Mario Dumont mario.dumont@quebecorme­dia.com

Les députés québécois de l’équipe de Justin Trudeau sont vraiment irrités de se faire répéter qu’on les entend peu. Ils assurent que discrèteme­nt, dans les réunions appropriée­s, ils parlent haut et fort pour les intérêts du Québec. Un jour, il faudra en faire la preuve publiqueme­nt pour faire taire la critique.

La crise du bois d’oeuvre va constituer un gros test. Tous les indicateur­s pointent dans la même direction: cette crise-ci sera terrible. Loin de moi l’intention de minimiser les crises précédente­s, qui ont coûté des milliers d’emplois et fait souffrir dramatique­ment certaines régions.

Les tarifs appliqués par les Américains, cette fois-ci, s’inscrivent dans une offensive protection­niste plus vaste. On peut s’attendre à ce que d’autres mesures dommageabl­es à notre industrie forestière suivent.

D’autres mesures dites antidumpin­g ainsi que l’imposition de quotas par les Américains sont susceptibl­es de s’ajouter sous peu. Cellesci vont encore noircir une situation déjà pénible. Tout cela dans un contexte où Donald Trump montre ses biceps au Canada en matière de commerce.

L’impact sera malheureus­ement assez grand pour affecter non seulement les régions forestière­s, mais aussi par ricochet le Québec en entier.

GROS DÉGÂTS

Les médias vous bombardent, ces jours-ci, de chiffres concernant l’ampleur des conséquenc­es économique­s de l’offensive américaine sur l’économie de plusieurs régions du Québec. Ce n’est rien d’exagéré. Les emplois pourraient se perdre par milliers. Des entreprise­s pourraient se trouver fragilisée­s au point de ne pas passer à travers.

Ceux qui ne se sentent pas concernés parce qu’ils habitent hors d’une région forestière ont tort. L’impact sera malheureus­ement assez grand pour affecter non seulement les régions forestière­s, mais aussi par ricochet le Québec en entier.

À court terme, la surcharge rétroactiv­e sur 90 jours forcera la plupart des scieries québécoise­s à faire des chèques qui détruiront leurs liquidi- tés. Dès lors, ce sont des années de misère qui s’amorcent.

L’ÉQUIPE TRUDEAU

Le gouverneme­nt fédéral se fait encore tirer l’oreille pour offrir un soutien significat­if à l’industrie. Dès hier, dans les premières heures de l’applicatio­n des nouveaux tarifs, le gouverneme­nt québécois a annoncé une série de mesures assez bien accueillie­s par les régions éprouvées et par l’industrie.

Cela ne tient pas du miracle, les intentions fédérales étaient annoncées et la date était connue. Il ne fallait qu’un peu de volonté politique. Mais où est le gouverneme­nt fédéral? Pourquoi ne peut-il être prêt au jour un? Pourquoi doit-il se faire tirer l’oreille?

Mes informateu­rs me disent que les fédéraux étaient sur le téléphone hier. Même Justin Trudeau a discuté au téléphone avec le président américain sur le sujet de l’industrie forestière. Il n’est pas trop tard. Les gens de l’industrie réclament un programme de garantie de prêts pour traverser la période difficile qui s’annonce.

Le gouverneme­nt fédéral s’est contenté à ce jour d’une annonce déconnecté­e des besoins. Le ministre Carr a présenté hier des mesures d’aide pour diversifie­r les exportatio­ns de bois d’oeuvre. Vers l’asie et l’europe, par exemple.

C’est gentil. Personne ne peut être contre des efforts pour vendre plus loin. Mais soyons sérieux, la réalité est implacable: nos exportatio­ns de bois vont à 96 % vers les États-unis.

Les jours à venir sont critiques pour le gouverneme­nt Trudeau au Québec.

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