Leçon de Français
L’élection française est une défaite pour les partis traditionnels, mais présage-t-elle une ère nouvelle pouvant inspirer l’électorat québécois? La Coalition avenir Québec et Québec solidaire rêvent sûrement d’un tel scénario où ils pourraient se substituer aux vieux partis et se disputer le pouvoir pour créer, comme l’appelle Marine Le Pen, une nouvelle alternance.
UN MACRON QUÉBÉCOIS?
Il devient de plus en plus évident qu’emmanuel Macron succédera à François Hollande à la présidence française. Ce jeune politicien libéral, bien qu’il ait été ministre socialiste, confond tous les sceptiques sur sa capacité de faire la politique autrement et de donner un sens à la convergence. Certains politiciens québécois voudront probablement s’en inspirer.
Le candidat Macron est l’émule d’une gauche efficace qui compte sur l’entreprise privée pour créer la richesse avec l’appui de politiques publiques qui favoriseront la croissance tout en maintenant un solide filet social. Les ténors de QS se comparent plus au Mélenchon de la France insoumise avec leur pureté idéologique. La CAQ flirte avec un nationalisme semblable au Front national. Les libéraux de Philippe Couillard rappellent la vieille garde du parti républicain de Sarkozy. Le Parti québécois de Lisée tente de se transformer pour faire oublier des périodes de gouvernance semblables à celles du PS français.
VIEILLES NOUVEAUTÉS
En y regardant bien, nous aurions tort de croire à un grand chamboulement de la politique française. Marine Le Pen est issue d’un vieux parti qui nourrit la nostalgie d’une France d’après-guerre, pendant qu’emmanuel Macron s’emploie à une recomposition des forces dites progressistes.
Il en est ainsi au Québec avec une nouvelle vague dont l’action politique est largement inspirée du passé. L’action de la CAQ rappelle l’union nationale de Daniel Johnson. QS puise encore aux discours des groupuscules de gauche des années 1970.
En amont, les partis qualifiés de vieux se transforment, le PLQ devenant plus conservateur et le PQ se montrant plus sociodémocrate.