Québec n’a pas demandé de traduction d’urgence d’un document crucial
Le gouvernement Couillard n’a pas demandé une traduction d’urgence d’un document crucial, causant la perte de plus de 1200 constats d’infraction.
D’octobre 2015 à juin 2016, les contraventions remises par les agents de la faune liées à l’ordonnance sur la pêche étaient caduques, car elles n’étaient pas traduites en anglais. Le ministère a malgré tout attendu jusqu’en février pour amorcer la traduction de l’imprimé de plus de 500 pages, et la tâche s’est terminée à la mi-juin.
50 ou 60 jours
Des firmes auraient pourtant pu faire ce travail de façon beaucoup plus rapide. «Le délai de livraison régulier est de 50 jours ouvrables», indique Katy Boissonneault, présidente de Kbtraduction, de Québec. De son côté, l’entreprise Edgar assure dans un devis être capable de traduire le document en 60 jours ouvrables en mode «urgence». Dans les deux cas, le registre aurait été livré à la miavril, soit avant le «boom» de la pêche.
Québec aurait aussi pu scinder la publication et en faire traduire des pages simultanément.
En fin de journée hier, la porte-parole du ministre des Forêts, de la Faune et des Parcs Luc Blanchette a indiqué au Journal que l’ordonnance 2016 n’a pu être traduite dans les temps puisque le «document nécessite plusieurs mois de travail et sollicite la collaboration des directions centrales et régionales». Sa «rédaction s’est échelonnée jusqu’en février 2016» et a été transmise à ce moment à un contractuel qui a débuté son travail en mars.
Le ministre pas informé
Elle a confirmé que le ministère des Forêts, de la Faune et des Parcs (MFFP) n’a pas demandé à ce que le document soit traduit d’urgence, même si l’absence de traduction rendait caduc le travail des agents de la faune en ce qui concerne la pêche.
L’attaché de presse du ministre Laurent Lessard, qui était à la tête du MFFP durant cette période, a indiqué qu’«après première vérification», M. Lessard n’a jamais été informé de cette situation. En octobre 2015, un contrevenant avait contesté son infraction en invoquant l’unilinguisme de l’ordonnance sur la pêche, qui dépend d’une loi fédérale, forçant ainsi la main au gouvernement.
En plus des amendes perdues, le MFFP devra redonner l’équipement saisi aux fautifs, mais pas les poissons confisqués.