Le Journal de Quebec

La Commission d’accès à l’informatio­n sous-financée

- PATRICK BELLEROSE

Les retards interminab­les pour traiter un dossier à la Commission d’accès à l’informatio­n s’expliquent par le sous-financemen­t dont souffre l’organisme, selon son président.

«J’en suis presque gêné», a confié Me Jean Chartier, hier, lors de l’étude des crédits de la Commission d’accès à l’informatio­n (CAI).

Il faut compter en moyenne 491 jours pour qu’un dossier d’enquête soit traité par la CAI.

En plus de trancher dans le cas d’un refus à une demande d’accès, la CAI peut enquêter pour déterminer si les pratiques d’un organisme sont conformes à la loi.

hausse des demandes

Mais les demandes augmentent sans cesse: elles sont passées de 1800 en 20142015 à 2536 l’an dernier.

Pendant ce temps, le budget de la commission de 5,9 millions $, lui, n’a pas été indexé depuis 2014.

«Est-ce que je suis capable de respecter les objectifs de mon plan stratégiqu­e? Non!» a lancé le président sans détour.

Selon Me Jean Chartier, l’organisme aurait besoin, «au minimum», de trois commissair­es supplément­aires pour venir épauler ses sept avocats actuels.

Au total, la commission compte 49 employés en fonction présenteme­nt, contre 63 en 2012-2013.

Malgré des finances serrées, l’étude des crédits révèle toutefois que le président de la CAI et ses employés ont participé à divers événements hors du Québec.

Voyages

Ainsi, Me Jean Chartier s’est rendu en France à deux reprises pour participer à des conférence­s sur la protection des renseignem­ents personnels.

Le président de la CAI a également participé à un événement similaire au Burkina Faso.

Au total, les voyages du président et de ses employés ont coûté plus de 15 000 $ en fonds publics.

Par ailleurs, la ministre responsabl­e de l’accès à l’informatio­n, Rita De Santis, a été questionné­e par le porte-parole de la CAQ en matière de justice, Simon Jolin-Barrette, au sujet d’une réponse à une demande d’accès à l’informatio­n du Journal de Québec qui a récemment été coulée à un média concurrent.

La ministre soutient que les employés politiques n’intervienn­ent pas dans les réponses aux demandes d’accès à l’informatio­n faites par les citoyens et les journalist­es.

«C’est la règle qu’on essaie de faire respecter par tout le monde», a lancé Rita De Santis.

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Jean Chartier

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