Les travaux bénévoles seront permis
Ceux qui souhaitent faire des rénovations gratuitement dans les écoles et les hôpitaux pourront le faire
Les parents et autres bénévoles ne se feront plus interdire de repeindre leur école ou un hôpital par la Commission de la construction du Québec dès cet été, selon le projet de règlement rendu public aujourd’hui.
«C’est une très bonne nouvelle. Tant mieux si notre histoire a contribué [à faire changer les choses]», s’exclame Martin Thibert, maire de la petite ville de Saint-sébastien, en Montérégie.
Pendant la semaine de relâche, M. Thibert et un groupe de bénévoles avaient entrepris de faire de menus travaux, comme de la peinture et du tirage de joints à l’école Capitaine-luc-fortin.
«Ça n’avait pas été fait depuis 33 ans», explique-t-il.
Après quelques jours de travail, des inspecteurs de la Commission de la construction du Québec (CCQ) ont débarqué et leur ont ordonné de tout arrêter parce qu’ils violaient la loi. Ils ont donc dû débourser pour embaucher des spécialistes pour compléter le travail plutôt que de le faire eux-mêmes.
ASSOUPLISSEMENT
Les histoires comme celle-là devraient bientôt être chose du passé, le gouvernement ayant annoncé hier un projet qui assouplira les règles du jeu.
Ainsi, les gens qui souhaitent donner de leur temps pour de l’entretien ou de la rénovation dans les bâtiments publics pourront le faire ( voir encadré). Pour ce qui est de la plomberie et de l’électricité, les travaux pourront se faire bénévolement à condition que la personne qui les effectue ait un certificat de compétence.
Par exemple, un électricien pourra offrir son aide gratuitement à l’école de son enfant pour des travaux électriques sans se faire embêter.
« MERVEILLEUX »
Le gouvernement déposera une version finale du règlement dans 45 jours, et le tout devrait entrer en vigueur cet été.
«C’est merveilleux. En fait, c’est le gros bon sens. Ça aurait toujours dû être comme ça», se réjouit Geneviève Lorange, qui a elle aussi reçu la visite d’inspecteurs de la CCQ en 2016 après avoir fait elle-même de menus travaux dans son commerce à Montréal. Car le nouveau règlement ne touche pas seulement les bâtiments publics, mais aussi les entreprises de moins de 10 employés.
«Quand j’ai reçu ma mise en garde [de la CCQ], je ne comprenais même pas pourquoi. C’était clairement absurde», se souvient-elle.
«L’important, c’est que les règles soient claires […] Il ne sera jamais question de faire la chasse à des bénévoles bien intentionnés», indique Diane Lemieux, présidente de la CCQ.
Une partie du règlement visera aussi les résidences. «Si votre beau-frère est un plombier certifié, il pourra faire de la plomberie gratuitement chez vous, ce qui ne peut pas se faire actuellement», illustre Florent Tantlet, attaché de presse du ministre du Travail.
La F Tq-construction et la Commission scolaire des Hautes-rivières n’ont pas souhaité commenter.