Blais a une solution pour le pont de Québec
Le ministre se fait rassurant sur le plan de la sécurité
«Jamais» le gouvernement du Québec ne deviendra propriétaire du pont de Québec, prévient le ministre François Blais, qui connaît maintenant «la solution» à privilégier.
«J’ai toujours refusé l’idée que le gouvernement du Québec devienne responsable du pont de Québec», a déclaré le ministre responsable de la Capitale-nationale lors de l’étude des crédits budgétaires.
«Nous connaissons la solution», a aussi échappé le ministre Blais, en réponse aux questions de l’opposition.
«On a des gens qui ont dit qu’ils allaient le régler, le problème», a-t-il expliqué, faisant référence aux députés libéraux de Justin Trudeau, qui s’étaient engagés à régler le dossier avant juin dernier.
LE RETOURNER AU FÉDÉRAL
Le gouvernement fédéral ayant refilé le pont au CN il y a quelques années, «la solution» passera vraisemblablement par Ottawa. Mais «quelle solution?», a insisté la députée péquiste Agnès Maltais. Le ministre Blais a refusé d’aller plus loin, par crainte de nuire aux négociations en cours. Un appel se fait attendre, a-t-il laissé planer.
«Ce n’est pas compliqué: le pont appartient au CN [Canadian National], c’est sûr que la solution ce n’est pas de le lui laisser, a analysé Mme Maltais. Le gouvernement du Québec ne veut pas l’avoir. Il reste le gouvernement fédéral. J’ai compris qu’il y avait une négociation pour que le gouvernement fédéral reprenne le pont.»
M. Blais en a profité pour minimiser les images du pont qui ont été publiées samedi dans les pages du Journal.
«Je passe souvent sur le pont de Québec et j’ai tout vu ça, cette rouille-là, a dit M. Blais. Je ne suis pas inquiet du tout pour la sécurité. Il y a des ingénieurs qui ont pour mandat d’évaluer le pont de Québec. Quand ils nous disent qu’il est sécuritaire, il faut les croire.»
LEHOUILLIER PRÉOCCUPÉ
Préoccupé par ces photographies, le maire de Lévis a lancé de son côté un appel aux gouvernements supérieurs et au CN en vue d’entretenir rapidement l’infrastructure.
«Je suis assez d’accord avec les alarmes qui sont lancées. Il faudra que le CN et les deux gouvernements se penchent sur cette problématique-là pour rassurer la population», a soutenu Gilles Lehouillier, hier.
Selon lui, les différents acteurs dans ce dossier devront notamment préciser la durée de vie de l’infrastructure.
«C’est une question fondamentale. Les gens veulent absolument qu’on protège ce patrimoine, a-t-il fait savoir. Il faut lancer un signal clair qu’on est prêt à l’entretenir.»
Pour la sécurité, il s’en remet toutefois au ministère des Transports et au CN. «À partir du moment où le pont n’est pas sécuritaire, j’ose espérer que le ministère des Transports va le fermer», a-t-il signalé.
Le maire de Québec Régis Labeaume a répété qu'il s'inquiète lui aussi. «Je ne suis pas un ingénieur chimiste, mais, moi, ce que je sais, dans ma vie professionnelle, c'est qu'une structure qui rouille, ce n'est pas bon.» –Avec la collaboration de Taïeb Moalla
et de Stéphanie Martin