Le Journal de Quebec

Infirmière coupable de violence

Elle a entre autres autorisé que cinq employés d’un CHSLD maîtrisent un résident pour le raser

- Héloïse Archambaul­t l Harchambau­ltjdm Vous souhaitez dénoncer une situation dans le réseau de la santé ? 514.503.6974 heloise.archambaul­t@quebecorme­dia.com

Une infirmière qui travaillai­t au CHSLD «de l’horreur» en Abitibi a plaidé coupable d’avoir «traîné» une dame par le bras, et d’avoir négligé les soins de quatre résidents.

«C’était affreux, surtout qu’elle était chef d’équipe», a dit un témoin au syndic de l’ordre des infirmière­s et des infirmiers du Québec (OIIQ), à propos d’une altercatio­n avec une résidente.

Infirmière depuis 1989, Nancy Chabot a plaidé coupable hier à quatre chefs d’infraction de L’OIIQ. Les faits se sont déroulés au centre d’hébergemen­t de soins de longue durée (CHSLD) Harricana, à Amos.

«Je regrette», a-t-elle témoigné.

CONGÉDIÉE

Infirmière chef d’équipe depuis 2012 au CHSLD, Nancy Chabot a été congédiée en 2014. En 2015, le Protecteur du citoyen a publié une enquête troublante sur la résidence.

Selon le rapport, les employés rembourrai­ent les couches des résidents afin de les changer moins souvent ( voir encadré).

Hier, Mme Chabot a reconnu avoir pris une résidente par le bras, aidée d’une préposée, puisque la dame refusait d’aller dans sa chambre.

Selon le syndic, une témoin avait vu «une personne âgée se faire traîner comme une prisonnièr­e par les bras», et une employée avait dû intervenir pour éviter qu’elle tombe au sol.

CHANTER PRÈS DU VISAGE

En mars 2013, Mme Chabot a accepté que cinq employés immobilise­nt un patient agressif pour lui faire la barbe.

«C’est une situation où on fait preuve de violence envers un client. On vient provoquer encore plus l’état d’agressivit­é», a dit France Desroches, syndic de L’OIIQ.

Mme Chabot a expliqué qu’ils ont eu recours à une technique d’enveloppem­ent dans un drap.

«On est un peu couché sur lui, mais on chante une chanson près de son visage, il en était venu à chanter avec moi», a-t-elle dit.

«Si on attendait, c’était encore plus agressant, la barbe était longue et ça faisait mal», dit-elle.

Par ailleurs, l’infirmière de 49 ans a plaidé coupable de négligence dans le traitement des soins de quatre patients, et n’avait pas écrit de notes aux dossiers durant des mois.

Hier, Mme Chabot a dit qu’elle procédait aux évaluation­s, mais les notes étaient manquantes.

Selon le syndic, les collègues de Mme Chabot ont qualifié son passage au CHSLD de «catastroph­ique» pour les patients.

Le syndic propose une radiation de six mois, et l’avocate de Mme Chabot suggère quatre mois. L’infirmière, qui n’avait pas d’antécédent­s disciplina­ires, travaille aujourd’hui dans un centre de détention.

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