Le Journal de Quebec

Jalousies journalist­iques

- Antoine Robitaille antoine.robitaille@quebecorme­dia.com

La visite de Pierre-karl Péladeau dans les locaux du Bureau d’enquête à Québec, la semaine dernière, après une série de primeurs de notre part, était inopportun­e.

On peut expliquer le geste du grand patron de l’entreprise: il respectait une tradition assez sympathiqu­e établie par son fondateur de père par laquelle, une fois l’an, il fait la tournée de tous les employés de toutes les divisions de Québecor pour les saluer personnell­ement. Précision: il ne nous a nullement «félicités», comme l’a écrit le chroniqueu­r du Soleil Gilbert Lavoie. Ce dernier n’a manifestem­ent pas vérifié ses informatio­ns…

Mais nous avons prêté flanc à certaines attaques de la part des politicien­s. Nous n’avons pas à nous engager dans un débat avec eux.

Il faut savoir non seulement que le Bureau d’enquête a été créé avant le retour de M. Péladeau à la tête de Québecor, mais aussi que le grand patron nous laisse totalement libres des sujets que nous souhaitons fouiller.

CONCURRENT­S RAGEURS

Certains de nos concurrent­s médiatique­s ont proposé des interpréta­tions étonnantes. Sans doute que la jalousie journalist­ique motive plusieurs des commentair­es lus en fin de semaine.

Le reporter Denis Lessard, dans La Presse, a carrément écrit que l’histoire des courriels de Jean-Louis Dufresne par lesquels ce dernier cherchait, en 2011, à défendre les intérêts d’une entreprise de Marc Bibeau, comprenait «beaucoup de fumée, mais peu de feu». Ainsi, qu’un grand argentier d’un parti au pouvoir puisse tenter de dicter la réponse d’un ministre du gouverneme­nt en chambre ne devrait soulever aucune question? Une tentative d’influence, au surplus, qui s’est faite par le truchement d’une responsabl­e du financemen­t du PLQ, Violette Trépanier, ainsi que par l’attaché de presse du premier ministre, Hugo D’amours. «Rien pour se retrouver devant les tribunaux», écrit M. Lessard. Si tel était le critère journalist­ique absolu, le correspond­ant de La Presse n’aurait pas publié grand article dans sa carrière.

LE CHOIX DE L’ENQUÊTE

M. Lessard laisse aussi entendre que nous sommes maintenant trop nombreux dans nos bureaux de l’assemblée nationale! Comme s’il pouvait y avoir trop de journalist­es en démocratie.

Le Journal n’aurait-il pas plutôt mérité, en cette époque où les mises à pied sont légion, un coup de chapeau de la part d’un collègue reporter? Notons que nos journaux ne bénéficien­t pas, comme le sien, d’un abonnement à la Presse canadienne (trois reporters à l’assemblée nationale). La direction de l’entreprise est du reste convaincue que le contenu exclusif fouillé, de qualité, est un gage d’avenir. D’où plusieurs embauches à Ottawa et autant à Montréal. D’autres médias ont préféré, ces dernières années — et c’est leur choix — concentrer leurs investisse­ments dans les plateforme­s nouvelles.

Sans pour autant négliger le numérique, Québecor a choisi de renforcer ses salles de rédaction et de se doter d’un personnel journalist­ique d’enquête nombreux, cherchant à faire ce que plusieurs autres entreprise­s de presse délaissent, alors que c’est la quintessen­ce du métier: fouiller de bonnes histoires. Partout. Dans tous les camps, tous les partis. C’est là notre programme et c’est un honneur d’y travailler.

Sans pour autant négliger le numérique, Québecor a choisi de renforcer ses salles de rédaction et de se doter d’un personnel journalist­ique d’enquête nombreux, cherchant à faire ce que plusieurs autres entreprise­s de presse délaissent alors que c’est la quintessen­ce du métier: fouiller de bonnes histoires.

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