Le nombre de détenus libérés par erreur a triplé
Québec fait preuve d’amateurisme, estime un député pascal bérubé
Le nombre de détenus libérés par erreur des prisons québécoises a pratiquement triplé en un an, malgré les rappels du gouvernement afin justement d’éviter ce genre de situation.
«Le gouvernement fait preuve d’amateurisme là où il n’a pas le droit à l’erreur, il manque à son devoir de protéger adéquatement la population», affirme sans détour le député Pascal Bérubé, porte-parole en matière de sécurité publique pour le Parti québécois.
En 2015-2016, 10 détenus incarcérés dans des prisons provinciales ont été libérés par mégarde, révèlent des données du ministère de la Sécurité publique.
INACCEPTABLE
Parmi eux figurait Francis Boucher, le fils de Maurice «Mom» Boucher. Cette nouvelle, qui avait fait le tour de la province, avait incité le ministère à envoyer une note aux services correctionnels.
«Je trouve inacceptable et incompréhensible que des erreurs administratives [causant des libérations par erreur] m’aient encore été rapportées», écrivait alors une responsable du ministère au personnel des établissements de détention.
La note rappelait l’importance de la validation de l’identité du prisonnier «afin d’éviter des er- reurs pouvant nuire à la sécurité du public et miner la crédibilité des services correctionnels».
DE PIRE EN PIRE
Mais plutôt que de s’améliorer, la situation a empiré puisqu’en 2016-2017, il y a eu 29 libérations par erreur.
«Ce que l’on voit aujourd’hui, c’est que le gouvernement libéral n’a vraisemblablement pas appris de ses erreurs et n’a nullement corrigé la situation; elle s’est même dégradée de façon alarmante», a réagi le député Pascal Bérubé.
Le ministère de la Sécurité publique explique de son côté qu’il s’agit surtout d’erreurs administratives, et que le taux de libération par erreur est «relativement faible par rapport au nombre d’admissions» dans les prisons.
Un porte-parole a indiqué que, la majorité du temps, le problème est constaté en quelques heures, et que le prisonnier est renvoyé en cellule «dans les jours suivant le constat de l’erreur».
Les services correctionnels comptent d’ailleurs implanter un processus de vérification biométrique. Certaines prisons seront équipées de ce système d’ici la fin de l’année, et le tout devrait être complété d’ici trois ans.
«Nous améliorons toujours nos façons de faire en fonction de l'analyse des erreurs constatées», a conclu le ministère.