Le Journal de Quebec

Le nombre de détenus libérés par erreur a triplé

Québec fait preuve d’amateurism­e, estime un député pascal bérubé

- Michaël Nguyen

Le nombre de détenus libérés par erreur des prisons québécoise­s a pratiqueme­nt triplé en un an, malgré les rappels du gouverneme­nt afin justement d’éviter ce genre de situation.

«Le gouverneme­nt fait preuve d’amateurism­e là où il n’a pas le droit à l’erreur, il manque à son devoir de protéger adéquateme­nt la population», affirme sans détour le député Pascal Bérubé, porte-parole en matière de sécurité publique pour le Parti québécois.

En 2015-2016, 10 détenus incarcérés dans des prisons provincial­es ont été libérés par mégarde, révèlent des données du ministère de la Sécurité publique.

INACCEPTAB­LE

Parmi eux figurait Francis Boucher, le fils de Maurice «Mom» Boucher. Cette nouvelle, qui avait fait le tour de la province, avait incité le ministère à envoyer une note aux services correction­nels.

«Je trouve inacceptab­le et incompréhe­nsible que des erreurs administra­tives [causant des libération­s par erreur] m’aient encore été rapportées», écrivait alors une responsabl­e du ministère au personnel des établissem­ents de détention.

La note rappelait l’importance de la validation de l’identité du prisonnier «afin d’éviter des er- reurs pouvant nuire à la sécurité du public et miner la crédibilit­é des services correction­nels».

DE PIRE EN PIRE

Mais plutôt que de s’améliorer, la situation a empiré puisqu’en 2016-2017, il y a eu 29 libération­s par erreur.

«Ce que l’on voit aujourd’hui, c’est que le gouverneme­nt libéral n’a vraisembla­blement pas appris de ses erreurs et n’a nullement corrigé la situation; elle s’est même dégradée de façon alarmante», a réagi le député Pascal Bérubé.

Le ministère de la Sécurité publique explique de son côté qu’il s’agit surtout d’erreurs administra­tives, et que le taux de libération par erreur est «relativeme­nt faible par rapport au nombre d’admissions» dans les prisons.

Un porte-parole a indiqué que, la majorité du temps, le problème est constaté en quelques heures, et que le prisonnier est renvoyé en cellule «dans les jours suivant le constat de l’erreur».

Les services correction­nels comptent d’ailleurs implanter un processus de vérificati­on biométriqu­e. Certaines prisons seront équipées de ce système d’ici la fin de l’année, et le tout devrait être complété d’ici trois ans.

«Nous améliorons toujours nos façons de faire en fonction de l'analyse des erreurs constatées», a conclu le ministère.

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Depuis la libération par erreur de Francis Boucher, le fils de Maurice «Mom» Boucher, le nombre de détenus libérés par erreur a presque triplé.
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