Le Journal de Quebec

Barrage de sapins anti-inondation­s

Il réduit les risques en contrôlant les gouttes de glace suspendues dans l’eau

- AMÉLIE ST-YVES

L’installati­on d’un barrage de sapins sur la rivière Sainte-anne a permis aux citoyens de Saint-raymond, dans Portneuf, de dormir sur leurs deux oreilles ce printemps, car ils ont ainsi évité des inondation­s.

La création plutôt inusitée de l’université Laval a coûté 50 000 $ à construire et engendrera des frais d’entretien de 5000 $ par année, essentiell­ement pour sortir le câble de l’eau au printemps, remplacer la vingtaine de sapins installés dessus et le remettre à l’eau au retour des temps froids.

Ce n’est pas cher payé, étant donné que la dernière inondation qui a touché la municipali­té de 10 000 habitants, en avril 2014, avait causé pour 4 millions $ de dommages.

L’université Laval avait alors été mandatée pour trouver une solution, car c’était la quatrième fois en 11 ans que le centre-ville subissait des inondation­s majeures au début du printemps.

EN AMONT DE LA MUNICIPALI­TÉ

L’estacade composée d’une vingtaine de sapins a été installée au mois de décembre dernier, à une vingtaine de kilomètres en amont de la municipali­té. Les aiguilles des arbres fonctionne­nt comme des peignes qui retiennent les flocons de neige qui se déposent sur l’eau et deviennent de petits glaçons, phénomène aussi appelé frasil.

Auparavant, ces gouttes de glace suivaient le courant et venaient s’agglutiner en formant des dunes inversées sous le couvert de glace à la hauteur du centrevill­e, bloquant la circulatio­n de la rivière, qui finissait par déborder des deux côtés.

«Le frasil se dépose en dessous du couvert et, un moment donné, pour une raison ou une autre, le niveau d’eau baisse. À ce moment-là, tous les dépôts viennent s’accoter sur le fond et cela devient comme un barrage avec juste certains tunnels où l’eau peut passer», explique le professeur en génie à l’université Laval qui a développé le projet, Brian Morse.

Les hivers derniers, il y avait tellement de petites gouttes de glace que la rivière finissait par gonfler.

«L’année passée, on avait de la misère à passer en motoneige sous le pont parce qu’on risquait de s’accrocher, et cette année, c’était la pleine hauteur, c’était incroyable la différence!» explique le coordonnat­eur aux services techniques de la municipali­té, Christian Julien.

« LA BONNE SOLUTION »

Les citoyens pensent également que le barrage de sapins a bien fonctionné.

«La rivière s’est bien vidée cette année. D’après moi, ils ont trouvé la bonne solution», estime le citoyen Bruno Poitras, qui a été fortement inondé en 2014.

Le gouverneme­nt du Québec avait une enveloppe de 682 700 $ pour les recherches, qui ne sont pas terminées, à condition que les résultats soient accessible­s à toutes les municipali­tés du Québec qui vivent des problèmes semblables.

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 ??  ?? 1. Le barrage a été posé en décembre et pourrait être détaché d'un côté, aujourd'hui, si les conditions le permettent, afin de ne pas trop s'abîmer dans la crue des eaux prévue en fin de semaine. 2. La rivière Sainte-anne a encore du jeu pour ne pas...
1. Le barrage a été posé en décembre et pourrait être détaché d'un côté, aujourd'hui, si les conditions le permettent, afin de ne pas trop s'abîmer dans la crue des eaux prévue en fin de semaine. 2. La rivière Sainte-anne a encore du jeu pour ne pas...
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