Journalistes mal vus
ENNEMAIN, France | La seconde suivant celle où Marine Le Pen est passée devant les médias, c’est avec un plaisir non dissimulé que les fiers-à-bras du Département protection et sécurité du Front national ont bousculé scribes, photographes et caméramans.
De sinistre réputation, le groupe structuré comme une organisation paramilitaire a été impliqué dans plusieurs dizaines d’incidents violents depuis sa création.
Les mines de vétérans et les armes que ces membres du DPS du Front national ne cherchent même pas à dissimuler ne donnent pas envie de rigoler.
ON SE GÂTE
En refoulant les journalistes comme s’ils étaient des manifestants violents, les membres du DPS gâtent en fait tous les militants du FN, qui n’aiment généralement pas les gens des médias.
Plusieurs estiment que leur parti fait l’objet d’un traitement injuste.
Cherchant des personnes pour discuter, je demande à un jeune homme si je peux l’enregistrer. Se confondant en excuse, il m’explique que chaque fois qu’il parle aux médias, cela sort très mal.
«Ils utilisent toujours ce que je leur dis “off the record”», se plaint-il. J’insiste en disant que c’est pour le Québec, ce qui m’a ouvert beaucoup de portes jusqu’ici. «La dernière fois, c’était en Allemagne et ça été pareil…»
EN MASSE
Il faut dire que les médias sont présents en masse. Une fois l’activité terminée, les travailleurs de l’information semblent encore plus nombreux que les citoyens restés prendre un verre sur place.
Trouvant peu de gens souhaitant leur parler, les journalistes français font des entrevues avec leurs collègues de l’étranger, puis vice-versa.
Plus tôt, lorsque j’avais éteint mon enregistreuse, David le Picard m’avait demandé la chose suivante: «Soyez juste, quand vous ferez votre article, s’il vous plaît.»