Les fournisseurs devront faire leur part
Pour réduire ses coûts, Sobeys demandera à nouveau à ses fournisseurs de collaborer.
«C’est déjà très compliqué pour eux. Ce sera encore plus difficile avec des marges plus faibles», soutient le professeur de politique alimentaire à l’université Dalhousie, Sylvain Charlebois.
La direction de Sobeys a indiqué hier qu’elle allait négocier au cours des prochains trimestres des ententes avec ses fournisseurs en raison de son important pouvoir d’achat de 24 milliards $ d’un bout à l’autre du pays.
«On va simplifier les choses pour nos fournisseurs. Au lieu de négocier, par exemple, à quatre endroits différents au Canada avec nous, ils vont dorénavant parler à une seule personne. On pense que de cette façon, on ira chercher de meilleurs prix sur le volume», a précisé au Journal le nouveau vice-président exécutif au Québec, Pierre St-laurent.
Sobeys, tout comme Metro et Loblaws, avait déjà décrété au cours des dernières années des baisses de prix à ses fournisseurs.
FOURNISSEURS AFFECTÉS ?
Le professeur Charlebois est d’avis que ces nouvelles négociations sur les prix pourraient toutefois faire très mal à certains fournisseurs, dont la rentabilité a été mise à rude épreuve ces derniers temps.
«Ça pourrait affecter la rentabilité de certains fournisseurs, alors que Sobeys pourrait même demander l’exclusivité de leurs produits», a-t-il expliqué.
Plusieurs fournisseurs québécois et canadiens du secteur alimentaire ont été contraints de fermer leurs portes au cours des dernières années.
Depuis 10 ans, l’industrie de la transformation alimentaire canadienne a vu fermer 150 entreprises et disparaître 28 000 emplois, dont 8000 au Québec.