Le Journal de Quebec

Ovechkin : chassez le naturel…

- yvon yvon.pedneault@quebecorme­dia.com pedneault

Quand un patineur de 6 pi 2 po, 230 livres, avec un curriculum vitae impression­nant, marqueur émérite, perd sa bataille en fond de territoire contre un rival de 40 ans, déterminé comme pas un, il y a un sérieux problème.

Et, pourtant, on a l’impression de revoir le même scénario, printemps après printemps, un scénario impliquant le même acteur vedette.

Dans ce cas-ci, il s’agit d’alexander Ovechkin.

Bien sûr, les statistiqu­es du Russe en séries éliminatoi­res pourraient faire rougir plusieurs de ses homologues, mais quand vient le temps de parler de l’implicatio­n, de la déterminat­ion et du leadership, on ne peut pas parler de chiffres ou de statistiqu­es.

On doit s’attarder au désir de l’athlète d’être le grand chef de file. On doit s’attarder sur son désir d’être celui qui fera la différence.

Or, à observer Ovechkin, c’est l’indifféren­ce qui l’habite.

Après le match, il faisait un examen de conscience, affirmant qu’il devait en donner un peu plus.

S’il vous plaît, Alex, c’était un match que les Capitals ne pouvaient échapper. C’était un match où le meilleur joueur de la formation devait dominer à tous les niveaux. C’était un match où il devait faire basculer le momentum du côté de son équipe et il a fait chou blanc.

Les Penguins jouaient sans Sidney Crosby, sans Kristopher Letang (on semble l’oublier), sans Conor Sheary, sans Matt Murray (merveilleu­sement bien remplacé par Marc-andré Fleury, un athlète mariant l’audace au courage). La porte était donc ouverte. Une victoire, c’était l’égalité et les Capitals s’en retournaie­nt à Washington pour une série deux de trois avec l’avantage de la patinoire.

ÉCHEC LAMENTABLE

On a beau retenir que les Penguins ont été chanceux sur le but de Jake Guentzel, mais, en fin de compte, ils ont gagné. On a beau questionne­r la réaction de Braden Holtby sur le tir à la Shea Weber de Justin Schultz, au résultat final, les Penguins mènent 3-1 dans la série.

Les Capitals ont été incapables de compétitio­nner au même niveau que les Penguins, animés par un désir de réussite les poussant jusqu’à la limite de leurs ressources. Au contraire, ils ont refusé de donner l’effort supplément­aire. Ils ont refusé – enfin quelques gros canons de la formation – d’appliquer ce qu’exige un parcours aussi sinueux que celui menant à la coupe Stanley, c’est-à-dire, l’acharnemen­t qu’on doit associer à l’objectif ultime.

ILS ONT REFUSÉ DE PAYER LE PRIX

Ovechkin est le premier à avoir refusé de payer le prix. Deux tirs au but, point. Une mauvaise pénalité, une pénalité de paresse. Aucune conviction à chacune de ses présences sur la patinoire et, plus inquiétant, il n’a jamais pu rivaliser avec la rapidité des Penguins.

Cette équipe est au bord du gouffre.

Cette équipe que l’on disait sans faiblesse pourrait être démantelée si jamais elle ne remplit pas son mandat. Peut-elle battre les Penguins en trois matchs d’affilée? Il n’y a rien d’impossible. Surtout quand on possède autant de ressources que les Capitals. Mais, malgré tout le talent qu’on retrouve chez cette formation, il manque un élément important.

Le plus important de tous. Avoir le coeur au boulot. Ça signifie s’imposer des sacrifices. Mais, à jouer dans la ouate, le talent t’offrant beaucoup de liberté dans le déploiemen­t de tes actions, on développe, sans entretenir la moindre inquiétude, une attitude basée sur la complaisan­ce.

Mais, dans le cadre du tournoi printanier, il faut plus que le talent pour gravir les échelons. Il faut de la déterminat­ion, il faut du courage, il faut du leadership et aussi il faut avoir un sentiment d’urgence, soir après soir.

Les Capitals n’ont aucun sentiment d’urgence. Ils s’imaginent que la victoire viendra comme pendant la saison régulière. Pourtant, depuis le début du tournoi printanier, combien de victoires à la régulière ont-ils remportées? Une. Ça devrait suffire à «cultiver» un sentiment d’urgence… surtout que, maintenant, il n’y a plus de place à l’erreur. Le moindre faux pas et c’est la fin. Ça pourrait être la fin de plusieurs joueurs vedettes de cette formation.

Et Ovechkin aura épuisé toutes ses options. Il n’aura plus aucun argument pour défendre son statut.

 ??  ?? Si les Capitals sont éliminés par les Penguins, Alexander Ovechkin aura épuisé toutes ses options. Il n’aura plus aucun argument pour défendre son statut.
Si les Capitals sont éliminés par les Penguins, Alexander Ovechkin aura épuisé toutes ses options. Il n’aura plus aucun argument pour défendre son statut.
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