Le Journal de Quebec

Capter la beauté pour fuir la laideur

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Sophie Thibault nous livre les dessous parfois lourds et souvent négatifs de la société soir après soir. Pour échapper à «la laideur et drame» et nous communique­r la beauté d'une tout autre façon, la chef d'antenne se passionne pour la photograph­ie en nature.

Et du beau, il y en a dans cette exposition d'une quarantain­e de photos, tirées de son périple de rêve en Tanzanie, exposées jusqu'au 14 mai à la Galerie Québec Art du Vieux Québec. Lions, éléphants, guépards et paysages époustoufl­ants ont été ses principaux sujets durant une dizaine de jours, lors d'un intense safari, l'an dernier.

Sophie Thibault a commencé à se passionner pour la photo lors qu'elle a reçu un appareil numérique en cadeau il y a quelques années. Elle en fait désormais son échappatoi­re.

«Je recherche la paix, la beauté, l'harmonie. Tout, sauf ce qui est négatif. C'est comme une bulle pour moi. Je suis dans l'instant présent, dans la recherche de la beauté», explique-t-elle lors d'un entretien avec Le Journal.

DIX JOURS, 8000 PHOTOS

Sophie Thibault se plaît donc à combiner voyages et photos, mais elle redoutait l'afrique et les bestioles, les moustiques, les vaccins...

La perte de son collègue Jean Lapierre, l'an dernier, l'a fouettée. «J'avais déjà une urgence de vivre, mais cette année-là, je me suis dit que je n'allais pas attendre qu’il m'arrive quelque chose.»

Elle s'est donc envolée vers quatre parcs mythiques de la Tanzanie pour faire de la photo «sans arrêt». Elle en a pris 8000.

«Ç'a été un voyage formidable, confie-t-elle. On avait un guide francophon­e, on faisait ce qu'on voulait, du lever au coucher de soleil. [...] Mais si tu penses aller te reposer à faire de la photo en Afrique, ne fais pas ça. Je ne l'aurais pas fait à 75 ans.»

NET ET PRÉCIS

La précision de ses images nous happe d'abord à première vue. La netteté reflète son grand perfection­nisme, nous explique-t-elle.

«Je suis perfection­niste dans tout. Je suis vraiment maniaque. En me lançant en photo, mon obsession première en était une de netteté. Je me suis mise à essayer tous les nouveaux boîtiers, des caméras, des objectifs, pour atteindre cette netteté que je voyais chez les profession­nels. Et c'est très difficile à atteindre.»

Son perfection­nisme a rendu le processus de sélection des photos très laborieux. «Quand on arrive sous la tente le soir et qu'on a 1500, 2000 photos, il faut se mettre à jeter tout de suite. Dire qu'avant on avait 12, 24 ou 36 shots et ça s'arrêtait là», dit-elle en riant, au sujet du numérique.

Sensibilis­ée à la condition des animaux, elle préfère photograph­ier la nature à l'être humain, devant lequel elle est moins à l'aise avec l'objectif.

Beaucoup de destinatio­ns et sujets sont sur la liste de Sophie Thibault pour les années à venir, dont les fous de Bassan en Gaspésie, une chasse aux aurores boréales en Islande et les îles Galapagos.

D'ici là, elle planche également sur un projet de livre photo qui aura pour thème la vieillesse.

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nature, publié aux Éditions de l'homme.
L'exposition Tanzanie: retour aux origines se déroule à la Galerie Québec Art jusqu'au 14 mai. Sophie Thibault a également lancé l'an dernier le livre photo Dans ma nature, publié aux Éditions de l'homme.
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