Des propositions pour garder la baignade en eau vive
Fin de l’enquête publique sur la noyade en rivière de deux adolescentes
«Est-ce que l’on doit clôturer toutes les rivières au Québec? La réponse est non.»
C’est de cette façon que le directeur général de la Société de sauvetage du Québec s’est adressé à la coroner à l’occasion de la présentation de ses recommandations dans le cadre de l’enquête publique sur la noyade de deux adolescentes dans la rivière du Sud dans Bellechasse en juillet 2015. «L’objectif n’est pas de tout interdire», a dit Raynald Hawkins.
PROGRAMME NAGER POUR SURVIVRE
Celui qui oeuvre dans le domaine depuis plus de 30 ans a donc mis l’accent sur le programme «Nager pour survivre», qu’il souhaite instaurer dans les écoles primaires et secondaires.
L’exercice, simple en apparence, consiste à apprendre aux jeunes à culbuter à l’eau, à nager en surface pour se réorienter, puis à se diriger vers le bord. Or, selon les chiffres de la Société, seulement 50 % des enfants de 8 ans réussissent le test.
SENSIBILISATION
M. Hawkins fait aussi valoir que les noyades se produisent de plus en plus dans les rivières et estime donc qu’une sensibilisation accrue est nécessaire.
Argument qui devrait se refléter dans les conclusions du rapport de la coroner Andrée Kronström.
«La solution est intimement liée aux comportements humains», a-t-elle dit dans son mot de la fin.
AFFICHES
L’utilité des affiches d’interdiction de baignade aux abords des rivières a aussi été discutée. Le directeur technique de la Fédération québécoise du canot et du kayak a d’ailleurs fait une proposition afin d’augmenter leurs effets.
«On ne dit pas assez le pourquoi [d’une interdiction]. Si on indique: chute mortelle en aval, la personne prend conscience du danger», a fait valoir Bernard Hugonnier.
Celui qui donne des cours aux kayakistes de rivière ajoute que «la présence d’un sauveteur en eau vive ne peut en aucun cas suffire à sécuriser un site».
Pour sa part, la Mutuelle des municipalités a fait la proposition de créer un guide d’aménagement et d’exploitation des sites riverains pour aider les municipalités à gérer les secteurs aménagés près des plans d’eau où la baignade est interdite.
«Le risque de noyade en eau vive est un enjeu de santé publique», a abondé l’avocat de la municipalité de Saint-raphaël-de-bellechasse, Me Éric Hardy.
La coroner Kronström a indiqué se mettre à la rédaction de son rapport rapidement en prévision de la saison estivale qui est à nos portes.