Le Journal de Quebec

Des propositio­ns pour garder la baignade en eau vive

Fin de l’enquête publique sur la noyade en rivière de deux adolescent­es

- NICOLAS SAILLANT

«Est-ce que l’on doit clôturer toutes les rivières au Québec? La réponse est non.»

C’est de cette façon que le directeur général de la Société de sauvetage du Québec s’est adressé à la coroner à l’occasion de la présentati­on de ses recommanda­tions dans le cadre de l’enquête publique sur la noyade de deux adolescent­es dans la rivière du Sud dans Bellechass­e en juillet 2015. «L’objectif n’est pas de tout interdire», a dit Raynald Hawkins.

PROGRAMME NAGER POUR SURVIVRE

Celui qui oeuvre dans le domaine depuis plus de 30 ans a donc mis l’accent sur le programme «Nager pour survivre», qu’il souhaite instaurer dans les écoles primaires et secondaire­s.

L’exercice, simple en apparence, consiste à apprendre aux jeunes à culbuter à l’eau, à nager en surface pour se réorienter, puis à se diriger vers le bord. Or, selon les chiffres de la Société, seulement 50 % des enfants de 8 ans réussissen­t le test.

SENSIBILIS­ATION

M. Hawkins fait aussi valoir que les noyades se produisent de plus en plus dans les rivières et estime donc qu’une sensibilis­ation accrue est nécessaire.

Argument qui devrait se refléter dans les conclusion­s du rapport de la coroner Andrée Kronström.

«La solution est intimement liée aux comporteme­nts humains», a-t-elle dit dans son mot de la fin.

AFFICHES

L’utilité des affiches d’interdicti­on de baignade aux abords des rivières a aussi été discutée. Le directeur technique de la Fédération québécoise du canot et du kayak a d’ailleurs fait une propositio­n afin d’augmenter leurs effets.

«On ne dit pas assez le pourquoi [d’une interdicti­on]. Si on indique: chute mortelle en aval, la personne prend conscience du danger», a fait valoir Bernard Hugonnier.

Celui qui donne des cours aux kayakistes de rivière ajoute que «la présence d’un sauveteur en eau vive ne peut en aucun cas suffire à sécuriser un site».

Pour sa part, la Mutuelle des municipali­tés a fait la propositio­n de créer un guide d’aménagemen­t et d’exploitati­on des sites riverains pour aider les municipali­tés à gérer les secteurs aménagés près des plans d’eau où la baignade est interdite.

«Le risque de noyade en eau vive est un enjeu de santé publique», a abondé l’avocat de la municipali­té de Saint-raphaël-de-bellechass­e, Me Éric Hardy.

La coroner Kronström a indiqué se mettre à la rédaction de son rapport rapidement en prévision de la saison estivale qui est à nos portes.

 ??  ?? Jennyfer Pichette-mercier, 12 ans.
Jennyfer Pichette-mercier, 12 ans.
 ??  ?? Mélissa Prévost, 14 ans.
Mélissa Prévost, 14 ans.

Newspapers in French

Newspapers from Canada