L’obligation de construire de grands logements contestée
Les promoteurs Kevlar et GM Développement contestent l’imposition d’un seuil minimal de construction de grands logements dans leurs futurs projets immobiliers planifiés dans le quartier Saint-roch, à Québec.
Réclamés par de jeunes familles et des groupes citoyens, les grands logements de trois chambres et plus sont une denrée rare au centre-ville. La Ville en veut davantage et a modifié les normes existantes dans la nouvelle mouture de son Programme particulier d’urbanisme (PPU) du secteur sud du centre-ville Saint-roch.
Dans certaines zones, où l’obligation n’existait pas, la Ville prévoit introduire un seuil minimal de 10 %, principalement près des artères commerciales. Ailleurs, dans d’autres zones, le pourcentage minimal de la superficie des immeubles consacrée aux grands logements passera de 10 % à 20 %.
Lors des consultations publiques la semaine dernière, les représentants des organismes L’ENGRENAGE et Commun’action 0-5 ans ont demandé un effort supplémentaire à la Ville pour rehausser l’offre de grands logements.
Là où il est prescrit, le seuil de 10 % n’est pas assez ambitieux, disent-ils. Une cible de 20 % répondrait mieux aux attentes des jeunes familles, ont-ils plaidé.
Des normes trop sévères?
Leur vision se heurte à celle des promoteurs, qui ont plaidé le contraire. Kevlar et GM Développement jugent que les nouvelles normes proposées par la Ville sont trop sévères et menacent la rentabilité de leurs projets. La valeur des terrains au centre-ville commande des superficies plus petites pour le locatif, fontils valoir.
«De façon réaliste, il n’est pas possible de construire à coûts compétitifs de grands logements dont la qualité serait à la hauteur de nos aspirations collectives sur l’îlot Dorchester», peut-on lire dans le mémoire de Kevlar. Le promoteur soutient qu’à l’heure actuelle, «plusieurs projets neufs ont des difficultés à écouler leurs logements de grande taille» dans Saint-roch.
«Malgré la noblesse de l’objectif, l’imposition d’un seuil de grands logements amènera une rigidité [...] et ainsi retardera, voire empêchera, le développement du site», fait valoir Kevlar.
s’adapter à la Demande « réelle »
À l’instar de GM Développement, Kevlar dit s’inspirer d’une «tendance mondiale» en proposant plutôt de réduire la superficie des espaces privés tout en augmentant celle des espaces communs, ce qui conviendrait davantage aux besoins des résidents du quartier.
Durant la construction, Kevlar suggère aussi à la Ville de pouvoir subdiviser les grands logements qui ne trouveraient pas preneurs «afin de s’adapter à la demande réelle du marché».