Le Journal de Quebec

La faute aux décideurs

- yvon pedneault yvon.pedneault@quebecorme­dia.com

Les matchs sont passionnan­ts. Un joueur de la trempe d’erik Karlsson se démarque au point qu’on se demande s’il n’appartient pas au Top 3 de la ligue avec Sidney Crosby et Connor Mcdavid.

Les revirement­s sont nombreux. Aucune équipe ne peut crier victoire même avec une priorité de 3 à 0. Bref, la compétitio­n est intense, les performanc­es éblouissan­tes, les résultats étonnants.

Mais, pourquoi le travail des arbitres prend-il autant de place sur un plateau inondé d’acteurs de haut niveau, interpréta­nt des scénarios imprégnés de surprises à chaque soir? Pourquoi? Parce que ce sont les directeurs généraux qui ont créé cette situation. Ce sont eux qui décident, après avoir consulté les gouverneur­s pour approbatio­n, des règlements en vigueur.

CHIARELLI COUPABLE

Pourquoi Peter Chiarelli a-t-il gardé son calme? Après tout, il est le directeur général des Oilers d’edmonton et son équipe aurait dû gagner le cinquième match de la série.

Parce qu’il est coupable. «Je peux difficilem­ent commenter parce que je suis l’un de ceux qui ont approuvé ce règlement.

Les propriétai­res sont tout aussi responsabl­es sur la façon d’appliquer les règlements pendant les séries éliminatoi­res.

L’accrochage est toléré dans une certaine mesure. On est moins sévère envers les joueurs qui vont faire de l’obstructio­n. On va accepter des mises en échec dépassant parfois la ligne de démarcatio­n. Lars Eller peut même fermer sa main sur la rondelle, la placer devant lui, orchestrer la contre-attaque qui devait d’ailleurs résulter au premier but des Capitals.

AUGER EXPLIQUE

J’ai discuté avec Stéphane Auger, je sais qu’il s’est rangé du côté de ses excollègue­s pour expliquer la décision rendue vendredi soir sur le troisième but des Ducks, afin de mieux comprendre sur ce qui s’était produit.

Vous dire que je partage les arguments de Stéphane serait mentir. Comme la plupart d’entre vous, on ne peut comprendre pourquoi les arbitres ne reconnaiss­ent pas le geste posé par Ryan Kesler qui touche à la jambière droite de Cam Talbot avec sa main gauche.

«Il y a le règlement qui interdit à un joueur de pousser un rival sur le gardien et c’est sur ce point que les arbitres ont rendu leur décision…», je comprends très bien l’énoncé d’auger. Je comprends qu’il endosse son chandail d’arbitre pour fournir les arguments expliquant la décision rendue par les officiels. Le règlement est clair.

Mais quand on l’invite, pendant quelques secondes, à étudier froidement la situation et à sauter aux conclusion­s, le ton est différent. «Suisje d’accord avec la rigueur du règlement? Non!»

Jusque là, ça va. Mais que font les gens en devoir au centre des opérations de la Ligue nationale, ceux que l’arbitre consulte lorsqu’il revoit et revoit les évènements. Ces observateu­rs sont invités à le guider, à l’aider dans sa recherche de l’excellence. Quand il va au banc des pénalités pour s’assurer qu’il a pris la bonne décision, ou parce que l’exige les décideurs du centre des opérations, on lui confie un ipad et on lui fournit des images pour mieux le guider.

L’INTENTION DE NUIRE

Dans l’affaire de vendredi à Anaheim, j’ose espérer qu’on a vu le geste de Kesler.

«Mais, le problème, poursuit Auger, est-on certain qu’il avait l’intention de nuire au gardien?»

Euh… On ne présume pas, on veut des faits. Mais, il était clair que Kesler avait l’idée bien arrêtée de déranger le gardien. Le problème, c’est que ce foutu règlement de l’obstructio­n envers le gardien laisse libre cours à trop d’interpréta­tion.

Qu’on tranche une fois pour toutes. Que les directeurs généraux de la LNH réalisent qu’ils se tirent dans le pied présenteme­nt.

On ne peut pas dire que le hockey profession­nel sort grandi avec un livre des règlements à double interpréta­tion.

Pourtant, il possède des acteurs exceptionn­els. Pourquoi faut-il que des directeurs généraux, avec les pouvoirs de modifier les règlements, viennent tout foutre en l’air?

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Le gardien des Ducks John Gibson était dans une position peu confortabl­e sous Connor Mcdavid.
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