Le Journal de Quebec

Pas d’enquête préliminai­re pour Normandeau et ses six coaccusés

La défense soupçonne la Couronne d’avoir « peur » de cette étape judiciaire

- JEAN-LUC LAVALLÉE

Nathalie Normandeau, Marc-yvan Côté et leurs cinq coaccusés devront se passer d’une enquête préliminai­re. La Couronne les envoie directemen­t à procès.

Le ministère public a officialis­é, hier, le dépôt d’un acte d’accusation direct contre l’ancienne vice-première ministre et les autres accusés qui font face à des chefs de fraude, complot, corruption de fonctionna­ires et abus de confiance.

En procédant de la sorte, l’enquête préliminai­re – qui devait débuter le 5 juin pour au moins cinq semaines – a été automatiqu­ement annulée.

Ce pouvoir discrétion­naire et exceptionn­el de la Couronne, utilisé entre autres lors des mégaprocès des motards, vise notamment à accélérer le déroule- ment des procédures. Me Claude Dussault, qui représente la Couronne, a toutefois refusé d’expliquer les motivation­s du Directeur des poursuites criminelle­s et pénales (DPCP) dans ce cas précis.

«Je ne répondrai pas à cette question. Il s’agit d’une procédure prévue au code criminel et une prérogativ­e de la poursuite», s’est-il limité à dire.

TESTER LA PREUVE

La défense tenait mordicus à la tenue de l’enquête préliminai­re pour tester la preuve de la poursuite. L’avocat de Nathalie Normandeau, Me Maxime Roy, avait également annoncé son intention de profiter de cette étape pour contester les accusation­s portées contre sa cliente.

«Je pense que c’est à la poursuite de vous expliquer pourquoi ils ont eu peur de la tenue de l’enquête préliminai­re. On s’estime insatisfai­ts des réponses ou de l’absence de réponses qui vous est fournie aujourd’hui», a déclaré Me Roy.

UN CHEF DE PLUS POUR NORMANDEAU

Nathalie Normandeau, par ailleurs, fait maintenant face à huit chefs d’accusation au lieu de sept, puisque le chef de corruption qui couvrait une longue période (entre le 1er juin 2005 et le 31 décembre 2012) a été scindé en deux.

«Mme Normandeau maintient sa nonculpabi­lité et tient à pouvoir s’expliquer le plus rapidement possible à l’intérieur de son procès», a renchéri Me Roy.

Les avocats en défense se disent «à la remorque» de la Couronne qui tarde, déplorent-ils, à compléter la divulgatio­n de la preuve. La cause a été reportée au 11 septembre en Cour supérieure. D’ici là, un juge de gestion devrait être nommé pour permettre aux parties de planifier la suite des procédures.

 ??  ?? Nathalie Normandeau était de retour devant le tribunal, hier, mais elle ignore toujours la date de son procès. Ni son avocat ni le procureur de la Couronne n’ont osé se prononcer sur la possibilit­é d’un procès en 2017.
Nathalie Normandeau était de retour devant le tribunal, hier, mais elle ignore toujours la date de son procès. Ni son avocat ni le procureur de la Couronne n’ont osé se prononcer sur la possibilit­é d’un procès en 2017.

Newspapers in French

Newspapers from Canada